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Vous allez devenir addicts. Vous êtes prévenus !

mardi 30 juin 2009

Ciné-club : le village

En 2001, date qui semble être celle du dernier recensement en Inde, la population rurale représentait 72 % de la population totale, soit 740 millions d'habitants. Depuis, ce nombre a peut-être évolué vers la baisse puisque le chômage et les mauvaises conditions de vie à la campagne poussent chaque jour des milliers de ruraux à venir s'installer dans les villes. Ainsi, toujours en 2001, 18 % des habitants de Delhi habitaient des bidonvilles.

Do Bigha Zameen (Deux Acres de terre, nb, 1953)
Au Bengale, la famine sévit. Afin de rembourser l'argent qu'il a emprunté à son zamindar (propriétaire terrien), un fermier décide d'aller à Calcutta pour y gagner de l'argent. Il part avec son fils, laissant sa femme chez lui. A Calcutta il accepte de devenir pousse-pousse. Le retour au pays lui réserve des surprises.
Réalisé par le Bengali Bimal Roy, ce film offre une version très pathétique de la situation misérable des paysans exploités par les propriétaires. N'oublions pas cependant que Bimal Roy était de gauche.
Calcutta est la seule ville indienne où l'on voit encore des pousse-pousse tirés par des hommes venant surtout du Bihar, l'un des Etats les plus pauvres du pays, limitrophe du Bengale.
Réalisateur : Bimal Roy
Héroïne : Nirupa Roy (pas de lien de parenté avec le réalisateur)
Héros : Balraj Sahni
Compositeur : Salil Chaudhury
Chanteurs : Lata, Mohd. Rafi, Manna Dey
Notre avis : 3/5

Lagaan (L'Impôt, 2001)
Au XIXe siècle, un petit village négocie le paiement de ses impôts auprès des autorités anglaises : ils seront exemptés à condition de gagner un match de cricket contre les soldats anglais. Un jeune homme du village relève le défi et constitue une équipe avec des habitants plus ou moins rétifs.
Cette fresque en costumes, qui fut présentée aux Oscars, a bénéficié d'énormes moyens qui l'ont fait connaître à l'étranger. Il est quasiment parfait sur tous les points ; tournage en extérieur, son direct, photo impeccable, acteurs habités par leur rôle. Vous trouverez peut-être le match de cricket un peu long, mais il est plein de suspense.
Le film reçut maintes récompenses en Inde et dans les pays occidentaux.
Réalisateur : Ashutosh Gowariker
Héroïne : Gracy Singh
Héros : Aamir Khan
Compositeur : A.R. Rahman
Chanteurs : Lata, Asha, Alka, Vasundhara, Shankar, Sukhwinder
Chorégraphes : Saroj Khan, Raju Khan, Vaibhavi Merchant, Ganesh Hegde
Notre avis : 4,5/5
Pour en savoir plus, un livre passionnant qui raconte le tournage mouvementé du film : The Spirit of Lagaan de Satyajit Bhatkal, Popular Prakashan, Bombay, 2002.

Swades (Nous le peuple, 2004)
Un NRI (Non-resident Indian) qui travaille aux USA part en Inde pour retrouver sa nourrice et son village. Arrivé sur place avec son motorhome climatisé loué à Delhi, il fait l'effet d'un ovni. Il va se rapprocher de la façon de vivre du village et va découvrir tous ses problèmes auxquels il va tenter de trouver une solution.
Sans doute l'un des plus beaux rôles de SRK. Le personnage du NRI va petit à petit retrouver ses racines et s'impliquer dans la vie du village en abandonnant ses habitudes américaines.
Le film reçut plusieurs récompenses en Inde.
Réalisateur : Ashutosh Govariker
Héroïne : Gayatri Joshi
Héros : Shah Rukh Khan
Compositeur : A.R. Rahman
Chanteurs : Alka, Madhushree, Udit, Hariharan, Kailash Kher
Chorégraphes : Saroj Khan, Vaibhavi Merchant, Bosco, Cesar, Raju Khan
Notre avis : 4,5/5


Malamaal Weekly (Loterie hebdo, 2006)
Dans un pauvre village du sud de l'Inde, quelqu'un a gagné le jackpot à la loterie. Seul le vendeur de tickets est au courant, mais il aimerait bien savoir qui a gagné. Il le découvre et se trouve embarqué dans une avalanche de péripéties.
Une farce interprétée par des acteurs aux rôles bien typés. Le scénario est astucieux et amusant. Le film est tourné en extérieur, comme le font souvent les réalisateurs du Sud.
Réalisateur : Priyadarshan
Héroïne : Reema Sen
Héros : Paresh Raval
Compositeur : Uttank Vora
Notre avis : 3/5


Welcome to Sajjanpur (2008)
Dans le village de Sajjanpur, un jeune homme plus éduqué que la moyenne des habitants est devenu l'écrivain public. Il connaît les secrets de chacun et va en profiter pour règler les problèmes à sa façon.
Shyam Benegal, qui a toujours aimé parler de la vie des campagnes depuis les années 1980, revient à la réalisation avec ce film à l'humour tendre qui fait sourire.
Notre avis : 3/5

lundi 29 juin 2009

Une mousson capricieuse

A une ou deux semaines près, les vents de mousson du sud-ouest apportent nuages et pluies vers le 1er juin sur les côtes du Kerala. Cette année, la mousson est bien arrivée, mais les nuages n'ont pas déversé la pluie attendue. Déjà les météorologues indiens prévoient une mousson plus faible que la moyenne.
Dans un pays où les deux tiers de l'agriculture dépendent de la mousson, et où deux tiers de la population dépendent de l'agriculture, la situation s'avère grave.
Que donneront les récoltes de septembre qui concernent millet, riz, maïs, piment rouge, canne à sucre, sésame, curcuma... ? Déjà le gouvernement cherche à éviter l'éventuelle hausse des prix et les spéculations de l'automne par le contingentement des denrées.

Le deuxième problème est celui du rationnement de l'eau car le niveau des lacs et des réserves a baissé : conséquence, de fréquentes coupures pour ceux qui ont l'eau courante.
Alors, pour faire tomber la pluie, de nombreux villages se sont tournés vers la tradition : ainsi, le 25 juin à Nagpur dans l'Etat du Maharashtra, Raja et Rani ont été mariés selon les rites védiques, ce qui doit apporter la pluie en quelques jours... Et la pluie a touché Bombay le 27 juin.
Au fait, Raja et Rani sont des grenouilles !

dimanche 28 juin 2009

La photo de la semaine - La mariée de Trichy

C'est au temple de Trichy que nous avons remarqué un couple de futurs mariés. Elle était triste, puisqu'elle allait quitter la maison de ses parents pour celle de sa belle-famille, et lui semblait indifférent à ce qui se passait autour. Peut-être se voyaient-ils pour la première fois.
Pour ne pas les gêner, François a préféré prendre une photo de dos de la mariée. La tête et la tresse sont décorées de fleurs minutieusement piquées dans les cheveux. Une œuvre éphémère.

© Bollymages. Trichy, octobre 1992.

samedi 27 juin 2009

Chanson de film - Sangam (1964)

La chanson Mujhe Buddah Mil Gaya (Je suis tombée sur un vieux) est inhabituelle pour l'actrice Vijayanthimala, plus adepte de danse classique indienne ou de danses folkloriques dans ses années de rôles de paysannes.
Elle interprète ici avec beaucoup de fraîcheur un numéro de séduction où elle se moque de son époux qui ne veut pas qu'elle aille au cabaret avec lui car ce n'est pas décent pour une femme. La scène est censée se dérouler dans une chambre d'hôtel à Paris, pendant le voyage de noces.
Le film Sangam (Confluent) fut le premier film en couleurs réalisé par Raj Kapoor (voir hier)
Réalisateur : Raj Kapoor
Héroïne : Vijayanthimala
Héros : Raj Kapoor, Rajendra Kumar
Compositeur : Shankar-Jaikishan
Chanteuse : Lata

Les paroles en hindi et en anglais sont ici.

vendredi 26 juin 2009

Familles du cinéma indien : les Kapoor de Prithviraj, 1/2

Il existe plusieurs familles Kapoor. Aujourd'hui, je commence par LA famille Kapoor, celle qui squatte le cinéma hindi depuis 4 générations.

1re génération
Prithviraj Kapoor (1906-1972)
L'ancêtre de la famille , d'abord directeur de troupe de théâtre, les Prithvi Theaters, puis acteur du cinéma muet, enfin du parlant fut un acteur adulé pour son talent, sa voix et son physique (pas quand il a vieilli...). Pendant plusieurs années, il cumula cinéma parlant et théâtre pour nourrir sa famille. Il jouait souvent les hommes puissants comme dans Sikandar (Alexandre le Grand) ou dans dans Mughal-E-Azam où il tenait le rôle d'Akbar, le Grand Moghol (voir photo). Puis vint le temps des patriarches au physique imposant.
C'est lui qui apparaît dans la prière traditionnelle à Shiva (dieu de la famille Kapoor) qui précède le début de chaque film de son fils Raj Kapoor.

2e génération
Raj Kapoor (1924-1988)
Le fils aîné de Prithviraj travailla d'abord dans le théâtre de son père, tout en s'essayant aux métiers du cinéma, puis quitta la troupe pour fonder sa propre société de production, R.K. Films à 24 ans.
Il réalisa de grands succès dès ses premiers essais, ainsi Aag, Awaara, Barsaat et Shree 420 où il avait engagé Nargis qui allait lui donner la réplique dans 16 films. Lorsqu'elle le quitta en 1956, il traversa une mauvaise passe où il se contenta d'être seulement acteur.
Ce n'est qu'en 1964 qu'il revint à la réalisation avec Sangam, son premier films en couleurs (voir photo), dont la vedette fut Vijayanthimala, une actrice-danseuse classique du Sud déjà connue à Bombay grâce à Naya Daur et Madhumati.
En 1970, Raj Kapoor connut la débâcle avec son film-fleuve autobiographique, Mera Naam Joker. Très touché par cet échec, il revint néanmoins à la direction et à la production avec des films où on lui reprocha de montrer des corps de femmes trop dénudés. Ainsi Bobby, avec son fils aîné Rishi, Satyam Shivam Sundaram avec son frère Shashi, et Ram Teri Ganga Maili avec son fils cadet Rajiv.
Il mourut de complications asthmatiques quelques jours après avoir reçu le Dadasaheb Phalke Award qui couronnait sa carrière d'homme du spectacle.

Shammi Kapoor (1931)
Frère cadet de Raj, Shammi eut une tout autre trajectoire. En effet, il fut essentiellement acteur (environ 120 films) et apporta au cinéma indien une touche de folie par son langage corporel - il aimait gesticuler - et son look copié sur Elvis Presley. Parmi les films à retenir, on peut citer Brahmachari et Professor, qui lui valurent des Filmfare du meilleur acteur, Kashmir Ki Kali - avec l'adorable Sharmila Tagore toute jeune - ou Teesri Manzil.
Ayant du mal à se déplacer (comme son père, il a pris beaucoup de poids), il ne tourne plus mais parraine des films et écrit son blog, que je n'ai pas réussi à dégoter. Avis aux amateurs !

Geeta Bali (1930-1965)
La première femme de Shammi avait déjà tourné des films quand elle l'épousa en 1955. Sa carrière fut courte, car elle mourut en 1965 de la variole, ce qui semble nous ramener vers un autre âge.
Ses principaux films sont Baazi, avec Dev Anand, Baaz avec Guru Dutt, et Vachan qui lui rapporta le Filmfare de la meilleure actrice.

Shashi Kapoor (1938)
Raj Kapoor avait engagé son petit frère dans ses films, bien avant son adolescence, dans Aag et Awaara, et plus tard, à l'âge adulte, dans Satyam Shivam Sundaram.
Sashi Kapoor fit cependant une carrière indépendante de 1944 à 1989, principalement en tant qu'acteur, occasionnellement en tant que producteur. Il tourna 14 films avec Amitabh Bachchan, formant souvent avec lui un duo explosif, et fut récompensé pour Kalyug, Deewar, New Delhi Times et Junoon où il jouait avec son épouse. On ne le voit plus que très rarement, car, à l'instar de Shammi, et des principaux hommes de la famille Kapoor, il a pris beaucoup de poids en vieillissant.

Jennifer Kapoor (1934-1984)
L'actrice anglaise Jennifer Kendal épousa Shashi en 1958, fut designer de costumes et actrice en Inde, principalement dans Junoon, Heat and Dust, l'émouvant 36 Chowringhee Lane et Ghare-Baire de Satyajit Ray. Elle mourur d'un cancer en 1984, laissant 3 enfants aux soins de son époux.
A suivre la semaine prochaine...

jeudi 25 juin 2009

Héroïnes du cinéma hindi : les années 50

Les années qui suivirent l'indépendance furent marquées par un immense espoir et un grand bouillonnement intellectuel. Le cinéma aussi fut touché par ce mouvement qui se concrétisa par ce qu'on appelle l’âge d’or du cinéma indien. Les années 1950 virent fleurir les actrices qui laissèrent une empreinte indélébile dans le cœur des Indiens.


Nargis (1929-1981)
Sa vie professionnelle commença en 1943 avec Taqdeer, et prit son envol avec Andaz de Mehboob Khan en 1949, où elle partageait l’affiche avec Dilip Kumar et Raj Kapoor.
C’est surtout sa collaboration de quelques années avec Raj Kapoor qui fit d’elle l'une des stars les plus aimées du public indien. Parmi les 16 films qu'elle a tournés avec lui, on peut citer Shree 420 et Awaara qui sont restés des classiques du noir et blanc des années 1950.
Après avoir quitté les R.K. Films et Raj Kapoor, elle tourna le film qui fit d’elle l’actrice symbolique indienne, Mother India, où elle interprète une paysanne qui se bat pour sa survie depuis son mariage jusqu’à un âge très avancé.
Après son mariage avec Sunil Dutt en 1958, elle arrêta de jouer (enceinte de son fils Sanjay), revint dans les années 1960 puis arrêta définitivement le cinéma pour se consacrer à ses trois enfants, à ses associations caritatives et à son poste de député.

Madhubala (1933-1969)
Madhubala commença sa carrière dès l’âge de 8 ans, et joua des rôles d’enfants pendant 5 ans environ. Sa carrière de jeune adulte débuta dès 1947 face à Raj Kapoor dans Neelkamal, puis elle devint rapidement une star en 1949 grâce à Mahal de Kamal Amrohi.
Aussi douée dans les comédies (Chalti Ka Naam Gadi face à Kishore Kumar, qu’elle épousera plus tard) que dans le drame comme le célèbre Mughal-E-Azam, elle tourna de nombreux hits où elle apporta sa candeur et son air innocent qui firent battre bien des cœurs, dont celui de Dilip Kumar. Sa brillante carrière fut interrompue par une mort prématurée due à une maladie cardiaque.

Meena Kumari (1932-1972)
Elle commença au cinéma à l’âge de 6 ans sous le nom de Baby Meena pour sortir sa famille de ses difficultés financières. C’est en 1952 qu’elle devint Meena Kumari lorsqu’elle tourna Baiju Bawra qui lui rapporta le Filmfare de la meilleure actrice. Passant des films mythologiques de Homi Wadia aux comédies légères, elle laissa dans l’esprit du public l'image de la femme qui souffre. Elle était en effet une excellente tragédienne et jouait de sa voix pour transmettre les émotions. Mariée à Kamal Amrohi, elle tourna pour lui dans Pakeezah, son chant du cygne. Malgré tous les prix reçus, elle sombra dans l’alcoolisme et mourut encore jeune. Elle avait écrit de nombreux poèmes en urdu qui furent édités par le poète-réalisateur-parolier Gulzar.

Vijayanthimala (1936)
C’est à l’âge de 15 ans que Vijayanthimala signa son premier film au Tamil Nadu, puisqu’elle est originaire de Madras (Chennai). Ce film à succès fut retourné en hindi sous le nom de Bahaar et connut un grand succès à Bombay, en particulier grâce à ses talents de danseuse de bharata natyam.
Puis vint une nouvelle version de Devdas par Bimal Roy en 1955 où Vijayanthimala joua la prostituée Chandramukhi, ce qui lui valut une récompense pour meilleur second rôle. Naya Daur avec Dilip Kumar continua de la propulser vers le succès, Madhumati, également.
Elle récolta de nombreux Filmfare, et se retira du cinéma en 1967 après Jewel Thief.
Mariée au médecin de Raj Kapoor dans les années 1960, elle est maintenant veuve et vit toujours à Chennai avec son fils, toujours active ; nous l'avons vue danser sur scène il y a 3 ans au festival de Chennai.

Waheeda Rehman (1936)
Remarquée par Guru Dutt à Hyderabad (Andra Pradesh) dans un film en telugu, elle tourna à Bombay son premier film en hindi - C.I.D., en 1956 avec Dev Anand. Son rôle n’était pas très long, le film eut du succès, sans doute grâce à Dev Anand. Ayant confiance en elle, Guru Dutt lui apporta la gloire sur un plateau d’argent avec Pyaasa, l’une de ses œuvres maîtresses, suivie de Kaagaz Ke Phool . Aujourd’hui ces deux films sont considérées comme des classiques mondiaux.
Après la mort de Guru Dutt, Waheeda Rehman continua sa carrière pour atteindre un nouveau sommet avec Guide de Vijay Anand.
Plus ou moins retirée de la profession depuis les années 1990, elle revient parfois pour jouer le rôle d’une grand-mère aimante, comme récemment dans Delhi 6 (2009).

mercredi 24 juin 2009

La vamp Nadira à l'expo Raj Kapoor

C'est Aziz à Bombay qui nous a proposé cette magnifique photo de Nadira dans Shree 420. Elle nous a immédiatement séduits.








Comme elle mesure 55 cm x 45, nous l'avons gardée sous le bras à l'aéroport et en cabine dans l'avion pour la retrouver intacte à Paris.
Elle fera partie de la prochaine exposition Raj Kapoor en octobre prochain. Invitée d'honneur !

mardi 23 juin 2009

Ciné-club : Amrish Puri

Depuis qu'Amrish Puri a disparu en 2005, il nous manque un vrai bon méchant de grande classe, à la voix de basse, un caméléon qui sait aussi jouer de "vrais" personnages de façon convaincante. Ce Penjabi né en 1932 se destinait aux rôles de héros, mais rata son premier casting et finit par jouer principalement des rôles de méchants. Ce qui ne l'empêcha pas d'aborder la comédie et même les films d'auteur, comme l'atteste la sélection.
En 35 ans, il apparut dans plus de 250 films où il n'eut que des rôles secondaires que l'on guettait avec curiosité, pour découvrir son nouveau look.


Nishaant (La Fin de la nuit, Shyam Benegal, 1975)
Un zamindar et ses frères règnent en maîtres absolus sur un village, passant leur temps à punir leurs fermiers, à boire et à violer les filles. L'épouse du nouvel instituteur attire leur attention et finit dans la maison des 4 frères. Le mari, qui n'a pu empêcher l'enlèvement, retourne ciel et terre pour que les villageois se révoltent enfin contre les injustices qu'ils subissent.
Un film d'auteur à la superbe photographie. Tout sonne juste et vrai. Un trio d'acteurs exceptionnels qui ne surjouent pas.
Ce film fut nominé pour la Palme d'or à Cannes en 1976Avec : Shabana Azmi, Smita Patil, Naseeruddin Shah
Compositeur : Vanraj Bhatia
Notre avis : 3,5/5


Mr India (Shekhar Kapur, 1987)
L'Inde est menacée par une puissance inconnue qu'un gérant d'orphelinat et une reporter vont tenter de démasquer avec l'aide d'un chercheur qui détient le secret de l'invisibilité.
Une bande dessinée entre James Bond et science-fiction qui est sans doute le film le plus connu d'Amrish Puri. Son succès fut remarquable, et le leitmotiv du méchant Mogambo (Mogambo Khush Hua, Mogambo est content) fait partie des dialogues que de nombreux Indiens connaissent.
Avec : Sridevi, Ashok Kumar, Anil Kapoor
Compositeurs : Laxmikant-Pyarelal
Chanteurs : Alisha Chinoi, Kavita Krishnamurthy, Kishore Kumar
Notre avis : 2,5/5

Zubeidaa (Shyam Benegal, 2001)
L'histoire d'une riche jeune fille musulmane qui veut devenir actrice dans les années 1930. Pour l'en empêcher, son père la marie, elle a un enfant, mais n'est pas heureuse. Pendant une sortie elle rencontre un prince hindou qui la prend comme seconde femme. Elle se retrouve dans le palais de son nouveau mari avec la première épouse.
Ce film qui privilégie avec bonheur une belle image, a été inspiré par l'histoire de la vraie Zubeidaa, actrice du cinéma muet. Karisma Kapoor a reçu le Filmfare de meilleure actrice, et le film un National Award.
Réalisateur : Shyam Benegal
Héroïne : Karisma Kapoor, Rekha
Héros : Manoj Bajpai
Compositeur ; A.R. Rahman
Chanteurs : Lata, Kavira, Alka, Udit, Sonu, Sukwinder
Notre avis : 3/5

Mujhse Shaadi Karogi (Tu veux m'épouser ? David Dhawan, 2004)
Scénario classique pour cette comédie : deux jeunes hommes sont amoureux de la même (jolie) jeune fille dont le père, ancien militaire, attire les catastrophes.
Ambiance de plage à Goa, gags parfois lourds, bonne musique et chansons très bien filmées. Divertissement garanti sans mal de tête.
Avec : Priyanka Chopra, Salman Khan et ses pectoraux, Akshay Kumar
Compositeurs : Salim-Sulaiman
Chanteurs : Alka, Sunidhi, Udit, Sonu, Sukhwinder
Chorégraphes : Farah Khan, Ganesh Acharya
Notre avis : 3/5


Et aussi : Gandhi (Richard Attenborough, 1982), Indiana Jones et le Temple maudit (Steven Spielberg, 1984), DDLJ (Aditya Chopra, 1995), Gadar: Ek Prem Katha (Anil Sharma, 2001)
Hormis Indiana Jones, tous les films de ce bas de page ont déjà été mentionnés dans d'autres ciné-clubs.

lundi 22 juin 2009

La photo de la semaine - L'inconnu de Bombay

© Bollymages. Bombay, novembre 2004

Fin 2004, le film légendaire Mughal-E-Azam est ressorti colorisé. Les affiches représentant Madhubala couvraient sauvagement les murs et le mobilier urbain de Bombay.
Quand François a fait le point sur l'affiche, un homme sorti de nulle part s'est précipité, demandant a être pris en photo près de Madhubala. Dès que la photo a été prise il est reparti comme il était venu.
C'était sans doute un admirateur de cette grande héroïne des années 1950, morte à 36 ans, qui compte encore des millions de fans.

dimanche 21 juin 2009

Fête de la musique 2009 : l'âge d'or

Ils connaissent mieux les studios d'enregistrement que les plateaux de tournage. En France, on connaît à peine leur visage, et pourtant ils sont adulés par des millions d'Indiens. Voici les grands, ceux des années 1950 et 1960 qui sont toujours une source d'inspiration pour les chanteurs d'aujourd'hui.
Leurs noms ont souvent été cités dans le blog, les voici dans des vidéos live dont l'image n'est pas toujours irréprochable, certes, heureusement, le son est acceptable. Il y en a beaucoup d'autres que vous pouvez retrouver sur Youtube ou Dailymotion.

Lata
Pour commencer, un court extrait en noir et blanc où Lata chante Aaja Re de Madhumati
http://www.youtube.com/watch?v=HsrbtdcKCpk

Un medley très bien fait où Lata chante en direct pendant que l'on voit en surimpression les actrices qu'elle à doublées (ça fait une bonne révision), ainsi que des photos d'elle plus jeune en compagnie des compositeurs, acteurs et réalisateurs pour lesquels elle a travaillé. Il existe une seconde partie. Elle s'affiche après cette première partie, il suffit de cliquer.
http://www.youtube.com/watch?v=toeub62hCPY

Asha
Début des années 2000 : accompagnée par Govinda dansant, Asha interprère Piya Tu Ab To Aaja de Caravan.
http://www.youtube.com/watch?v=cUr8Q1rbjFk
En 1985 : dans les studios de la BBC, In Ankhon Ke Masti extrait d'Umrao Jaan, déjà sur ce blog.
http://www.youtube.com/watch?v=3oj2vvCUwHc

Noor Jehan
Dans les studios de la BBC, une chanson folklorique et un ghazal (je crois) par cette grande chanteuse qui a quitté l'Inde pour le Pakistan en 1947.
http://www.youtube.com/watch?v=AMuUyDkluJQ
http://www.youtube.com/watch?v=cy4I39AFu9w

Mohammed Rafi
Un extrait de la chanson Baharon Phool Barsao.
http://www.youtube.com/watch?v=QIB368rc7fc

Suhani Raat. Le chef d'orchestre en blanc qu'on aperçoit n'est autre que le compositeur Naushad.
http://www.youtube.com/watch?v=bkFv5ybbwW0
Kishore
Extrait d'une chanson dont je ne connais pas le nom. Désolée !
http://www.youtube.com/watch?v=uVBwAAeIo3g

Séance d'enregistrement. C'est un peu désynchronisé, mais tant pis, ça vaut le coup.
http://www.youtube.com/watch?v=W74jCTBB_jo

Kishore chante aux Filmfare. Mais avant, on voir passer tout le cinéma indien de l'époque : Dilip, Raj et son épouse Krishna, Waheeda, Nargis, David, Satyajit, Dev...
http://www.youtube.com/watch?v=7E8SkoVIXRI

Mere Sapnon ki Rani du film Aradhana déjà proposée sur le blog.
http://www.youtube.com/watch?v=pGJr17MiaCs

Hemant Kumar
Deux chansons (en 2 parties) par ce sensible compositeur-chanteur.
http://www.youtube.com/watch?v=f4vlVQrM6Rc

samedi 20 juin 2009

Chanson de film - Kal Ho Naa Ho (2003)

Voici le parfait exemple de la chanson internationale remijotée aux épices indiennes : Pretty Woman de Roy Orbison, (1936-1988) fut un gros succès en 1964, repris dans le film éponyme de Garry Marshall en 1990. Les compositeurs indiens l'ont maintenant transformée en une fusion de rock, rap et bhangra, un genre bien à part.
Le film, produit par Karan Johar (voir hier) et tourné à New York et à Toronto, raconte l'histoire d'un trio amoureux entre une fille et deux garçons. Bien sûr, l'un d'eux va souffrir... Kleenex, vite !
Réalisateur : Nikhil Advani
Héroïne : Preity Zinta (la fille aux lunettes)
Héros : SRK, Saif Ali Khan
Compositeurs-arrangeurs : Shankar-Ehsaan-Loy (SEL)
Chanteurs : Shankar et Ravi "Rags" Khote
Chorégraphe : Farah Khan

vendredi 19 juin 2009

Familles du cinéma hindi : les Chopra-Johar

Il fallait bien que je m'attaque un jour à la famille actuelle la plus puissante du cinéma hindi, celle qui a produit les plus grands succès de ces dernières années et qui engage les acteurs et les actrices qui ont la meilleure cote.
L'histoire commence avec 4 frères et sœur indépendants : en effet, chacun - sauf Hiroo - va travailler dans le cinéma de son côté, et créer sa propre société de production.

De g. à dr. : B.R. Chopra, Yash Chopra, Yash Johar, Hiroo Johar et son fils Karan

B.R. Chopra (1914-2008), l'aîné, créa B.R. Films et produisit de grands classiques pendant sa longue carrière (voir le ciné-club qui lui est consacré), secondé par son fils Ravi Chopra.

Vinod Chopra
, le deuxième fils, laissa peu de marques dans le cinéma, mais créa une société de production, Vinod Productions, reprise par son fils le réalisateur-producteur Vidhu Vinod Chopra.

Yash Chopra
(1932), amicalement surnommé Uncle Yash, se forma d'abord auprès de son frère aîné B.R. puis créa en 1970 sa société de production, Yash Raj, qu'il dirige encore avec son fils Aditya . Il y a quelques années, il ouvrit ses propres studios de tournage.
Depuis 1957, sa carrière, qui compte d'énormes succès de Deewar (1975) à Veer Zara (2004), fut couronnée de nombreux prix pour ses qualités de réalisateur et de producteur. L'année 2008 ne fut pas des meilleures ; heureusement, un petit SRK et hop ! ça repart avec Rab Ne Bana Di Jodi (Aditya Chopra).

Hiroo Chopra-Johar
, la "petite dernière", pour gagner du temps, épousa le réalisateur et producteur Yash Johar. Après son décès, elle prit les rênes de Dharma Productions avec son fils Karan.

Yash Johar
(1929-2004)
Il commença sa carrière dans les années 1950 en travaillant pour Fritz Lang qui tournait en Inde Le Tigre du Bengale et Le Tombeau hindou. Il se tourna ensuite vers les sociétés indiennes comme la Navketan de Dev Anand, puis créa sa propre société, Dharma Productions où il engage son fils Karan Johar en 1996.



De g. à dr. : Ravi Chopra, Vidhu Vinod Chopra, Aditya Chopra, Uday Chopra, Karan Johar

Nous passons donc maintenant à la deuxième génération.

Ravi Chopra
(1946), fils de B.R. Chopra, fut à bonne école. Moins flamboyant que son père, il réalisa et produisit cependant quelques succès, en particulier Zameer (1975) et Baghban (2003), tous deux avec Amitabh Bachchan. Il dirigea également ses séries mythologiques à la télévision (Mahabharata et Ramayana), qui battirent tous les records d'audience.

Vidhu Vinod Chopra
fut un élève doué et créatif de l'école de cinéma de Pune. Sa carrière prit un essor à partir de 1989 avec Parinda ; dès lors il réalisa ou produisit des films tels que 1942: A Love Story, les deux Munnabhai, immenses succès qui vont connaître un 3e épisode, ou l'élégant Parineeta qui lança l'actrice Vidya Balan en 2005.

Aditya Chopra
(1971) et Uday Chopra (1973), les 2 fils de Yash, connaissent des destins différents ; Aditya se frotta au succès dès la réalisation de son premier film, Dilwale Dulhania Le Jayenge en 1995, avec SRK et Kajol. Puis vinrent Mohabattein en 2000, avec SRK et Amitabh Bachchan, et Rab Ne Bana Di Jodi en 2008, toujours avec SRK. Il dirige la société de production avec son père.
Uday Chopra serait plutôt le dilettante de la famille, souvent crédité du titre de producteur exécutif, ou d'acteur dans des seconds rôles peu convaincants.

Karan Johar
(1972), le fils de Hiroo et Yash Johar s'est rapidement avéré l'un des réalisateurs les plus doués de sa génération. Après avoir travaillé chez Yash Raj Films, il réalise ses premiers films chez Dharma Productions du vivant de son père (Kuch Kuch Hota Hai, Kabhi Khushi Kabhi Ghum rebaptisé La Famille indienne en français) puis devient aussi producteur. Sa prochaine réalisation-production réunit à nouveau SRK (qui joue dans tous ses films) et Kajol dans un film qui devrait s'appeler My Name Is Khan.

jeudi 18 juin 2009

Héroïnes du cinéma hindi : les années 40

Cette terrible décennie fut marquée par la Seconde Guerre mondiale (à laquelle les Indiens ont pris part du côté britannique), la famine au Bengale et la fin de l’empire, donc la création du Pakistan.
Avant le départ des Anglais, la censure s’est faite plus dure car ils avaient bien compris que le cinéma était un extaordinaire outil de propagande contre eux.
Aussi les réalisateurs indiens durent-ils se contenter de sujets sans controverse et l’on vit apparaître le thème maintes fois repris de la mère et de ses enfants (de préférence, frères ennemis).
A cette époque, 3 actrices-chanteuses tenaient le haut du pavé.

Khursheed (1914-2001)
Elle avait déjà commencé à chanter dans les films en 1931 et était devenue la star actrice-chanteuse des années 40, surtout après avoir participé au film Tansen face au héros de l’époque, K.L. Saigal, lui-même acteur-chanteur. Elle émigra au Pakistan après la partition en 1947.
Son succès ne fut pas aussi brillant qu'en Inde. Après un remariage avec un riche industriel, elle apparut dans des shows télévisés et des soirées privées.

Noor Jehan (1926-2000)
La diva des années 1940 connut le succès instantané grâce à Khandaan (1942). Elle avait à la fois une superbe voix, un physique flatteur pour l’époque et un grand talent d’actrice. Dès qu’elle apparaissait à l’écran, les spectateurs l’applaudissaient, si bien que la quasi-totalité de ses films furent d’immenses succès.
Après avoir atteint le sommet de sa carrière en 1946 dans Anmol Gadi et Jugnu, elle quitta l’Inde pour le Pakistan à l’indépendance. Elle continua à chanter, à donner des concerts et à tourner dans des films au Pakistan. C’est après 33 années d'une carrière bien remplie qu’elle se retira de la scène en 1963. Elle mourut d’une crise cardiaque à Karachi.

Suraiya (1929-2004)
Encore une actrice-chanteuse qui déclenchait l’hystérie collective au même titre de Rajesh Khanna plus tard. Les commerçants fermaient leur boutique pour assister à la première de chaque film et elle fut même remerciée personnellement par Nehru à la sortie du film Mirza Ghalib.Après le départ pour le Pakistan de Khursheed et de Noor Jehan, la carrière de Suraiya monta en flèche, puis retomba dans les années 1950. Elle préféra alors ne plus fréquenter les studios de cinéma et sortant peu, fut surnommée la Garbo indienne. Elle mourut célibataire, malgré une liaison avec l’acteur Dev Anand, amplement réprouvée par sa propre grand-mère. Donc...

mercredi 17 juin 2009

Nakli Nawab sur Picturpost

Sans doute pas un grand film, car je n'ai pas trouvé grand-chose dans mes recherches.
En revanche, une jolie couverture du Picturpost d'avril 1962 qui présente le film Nakli Nawab, classé dans le genre typiquement indien des films sociaux musulmans. L'héroïne semble être Shakila (en rose et en grand), les personnages masculins sont Ashok Kumar (de face) et Manoj Kumar qui a 25 ans à l'époque. Ils portent le même nom, mais ne sont pas de la même famille.

mardi 16 juin 2009

Ciné-club : les "remakes"

Le cinéma étranger est une source d'inspiration inépuisable pour les scénaristes indiens. Ils ont cependant une façon d'indianiser le film de façon que la copie ne ressemble vraiment plus à l'original. Nous avons regardé ces films généralement sans savoir qu'ils étaient des remakes. Nous les avons notés comme des originaux.

Chori Chori (En douce, 1956),
inspiré de It Happened One Night (Franck Capra, 1934)

Une jeune fille riche s'enfuit du yacht de son père pour échapper à un mariage arrangé. A terre, elle rencontre un journaliste en mal d'idées et d'argent qui décide de l'accompagner quand il apprend que son père offre une importante récompense à qui la ramènera.
Cette comédie sentimentale est le dernier film du couple Nargis-Raj Kapoor, l'alchimie semble s'estomper. Récompensé pour la musique, il comporte une originale scène de marionnettes.Réalisateur : Anant Thakur
Héroïne : Nargis
Héros : Raj Kapoor
Compositeurs : Shankar-Jaikishan
Chanteurs : Lata, Asha, Manna, Mohd. Rafi
Notre avis : 2,5/5

Bheja Fry (Cervelle sautée, 2007),
inspiré du Dîner de cons (Francis Veber, 1998, France).
Un éditeur de disques organise un repas où il invite un chanteur débutant, pour amuser la galerie. La soirée se passe mal ; l'éditeur a un lumbago, sa femme le quitte et le chanteur débutant fait gaffe sur gaffe.
Le premier film du réalisateur Sagar Ballary fait passer une bon moment, surtout grâce au jeu de Vinay Pathak, habitué des seconds rôles, qui fait passer l'humour avec beaucoup de finesse. Le film dure 90 minutes.Réalisateur : Sagar Ballary
Héroïne : Sarika
Héros : Rajat Kapoor, Vinay Pathak
Compositeur : Sagar Desai
Chanteurs : Vasundhara Das, Shantanu Mukherji
Notre avis : 3/5

Aamir (2008),
inspiré de Cavite (Neill Dela Llana, 2006, Philippines)
Un NRI revient à Bombay. A l'aéroport, on lui lance un téléphone mobile qui sonne et où il reçoit des ordres à exécuter pour sauver sa famille prise en otage. Un jeu de pistes commence dans une Bombay réaliste, avec ses trottoirs bondés, Dharavi, ses hôtels miteux, ses prostituées.
Avec un rythme soutenu du début à la fin, ce premier film de Raj Kumar Gupta attire l'attention sur les problèmes communautaires à Bombay. Il ne dure que 90 minutes.Réalisateur : Raj Kumar Gupta
Héros : Rajiv Khandelwal
Compositeur : Amit Trivedi
Chanteurs : Shilpa Rao, Murtuza Khan, Amit Trivedi
Notre avis : 3/5

Ghajini (2008, en hindi),
inspiré de Memento (Christopher Nolan 2000, USA)
Après avoir assisté au meurtre de sa fiancée et avoir subi un traumatisme crânien dans la bagarre, un jeune industriel souffre de pertes de mémoire et doit compenser cette maladie par divers moyens pour retrouver le meurtrier de sa fiancée.
Un film à la fois tendre, drôle et très violent. L'interprétation d'Aamir et d'Asin sont les atouts majeurs de ce film qui a été re-tourné en hindi par son réalisateur tamoul.Réalisateur : A.R. Muradagoss
Héroïne : Asin
Héros : Aamir Khan
Compositeur : A.R. Rahman
Chanteurs : Shreya Ghoshal, Sonu Nigam
Notre avis : 4/5


Et aussi : Salaam Namaste (Siddarth Anand, 2005) inspiré de Neuf Mois (Patrick Bradoué, 1994, France), Heyy Babyy (Sajid Khan, 2007) inspiré par Trois Hommes et un couffin (Coline Serreau, 1985, France)

lundi 15 juin 2009

Le Sari Dévoilé

Grâce à ce blog, nous avons été contactés par l'association Le Sari Dévoilé qui organise une manifestation sur l'Inde, version femmes. Il y aura entre autres plusieurs stands, dont un sur Bollywood, pour lequel nous donnerons un coup de main.
Cette manifestation nous semble organisée par une équipe enthousiaste et promet de se distinguer par son professionnalisme. Nous vous conseillons de visiter leur site pour en savoir plus sur ces deux jours festifs et informatifs des 27 et 28 juin. Vous nous y croiserez au détour d'un stand.

dimanche 14 juin 2009

La photo de la semaine - Leh

© Bollymages. Leh, août 1993

Du haut de la forteresse de Leh, dans l'Etat du Jammu-et-Cachemire, où les drapeaux de prières flottent dans le vent, on aperçoit au loin les sommets enneigés de l'Himalaya, et en contrebas les cultures du bord de l'Indus.

samedi 13 juin 2009

Rahman Mania : Bombay (1995)

Bombay fait partie de la trilogie sur le terrorisme de Mani Ratnam.
Dans cette scène, tournée dans le palais de Tirumalai Nayak à Madurai, le héros hindou, qui a perdu de vue la jeune musulmane dont il est tombé amoureux, la retrouve dans les préparatifs d'une fête. Sa sœur le met en garde, sans un mot, contre une éventuelle relation mixte.
Photographie, musique et chorégraphie forment un ensemble représentatif du savoir-faire de Mani Ratnam, un Sudiste qui s'est fait une place à Bombay.
Réalisateur : Mani Ratnam (voir hier)
Héroïne : Manisha Koirala,
Héros : Arvind Swamy (les héros du Sud portent souvent la moustache)
Compositeur : A.R. Rahman
Chanteuse : Chitra
Chorégraphes : Prabhu Deva, Raju Sundaram

vendredi 12 juin 2009

Familles du cinéma indien : les Ratnam-Haasan

De g. à dr. : Mani Ratnam, Suhasini, Kamal Haasan, Sarika

Mani Ratnam (1956)
Né au Tamil Nadu dans une famille vouée au cinéma, il fit des études de management avant de d'affûter ses premières armes sur les plateaux en 1983. Malgré des débuts peu remarqués, il persévéra et connut enfin le succès en 1986 avec Mouna Ragam où il présente d'une nouvelle façon les rapports dans un couple. Ses films suivants s'intéressent à la pègre (Nayakan) à la corruption (Iruvar) ou au handicap (Anjali).
Il réalise une trilogie sur le terrorrisme (Roja, Bombay, Dil Se) où il fait connaître un nouveau compositeur du Sud, A.R. Rahman (2 oscars pour Slumdog Millionaire), et continue à peaufiner son langage et la cinématographie avec Santosh Sivan et Rajiv Menon, cameramen du Sud eux aussi.
Nombre de ses films ont été doublés en plusieurs langues indiennes et même re-tournés par lui-même en hindi avec des acteurs de Bombay (Yuva).

Suhasini (1961)
La nièce de Kamal Haasan est devenue l'épouse de Mani Ratnam en 1988.
Associée dans les Madras Talkies, l'entreprise de production de son époux, elle a aussi beaucoup tourné et obtenu un National Award pour son interprétation dans Sindhu Bhairavi. Ses talents l'ont aussi menée vers le design de costumes, la coiffure, le maquillage, l'écriture et la réalisation de film (Indira). Quelle famille !

Kamal Haasan (1954)
Cet acteur-réalisateur né au Tamil Nadu, et parlant plusieurs langues indiennes, est sans doute le cinéaste le plus récompensé dans le Sud. Extrêmement doué, puisqu'il est aussi scénariste, chanteur, danseur de bharata natyam et producteur, il a tendance à en faire un peu trop dans ses interprétations, c'est du moins mon avis.
Cependant, certains de ses films sont inévitables : Moondram Pirai (1982, avec Sridevi), Saagar (1985, avec Dimple Kapadia et Rishi Kapoor), Nayakan (1987 avec Saranya), Indian (1996, avec Manisha Koirala), Hey Ram (2000, avec SRK et Rani Mukherji). Il s'agit de films à thème pour la plupart (hormis Saagar), ayant souvent un rapport avec l'histoire récente de l'Inde.
Dans son dernier film, Dasavatharam, il interprète dix rôles, dont celui du président Bush. J'ai dit mégalo, moi ?

Sarika (1962)
La seconde épouse de Kamal Haasan commença à tourner alors qu'elle n'avait que 5 ans. Dans les années 1980 elle jouait les vamps européennes (elle a un teint et des yeux très clairs), et se retira de la scène après son mariage avec Kamal Haasan en 1988 qui se transforma rapidement en séparation.
Elle reçut un Filmfare pour ses costumes dans Hey Ram (les deux épouses de Kamal Hasaan lui réalisaient ses costumes...), et un National Award pour son interprétation dans Parzania en 2005. Elle continue de tourner, dans des rôles qui ne sont pas si secondaires.

jeudi 11 juin 2009

Héroïnes du cinéma hindi : les années 30

La plupart des films indiens sont centrés sur les personnages masculins (hormis dans le cinéma bengali) ; souvent, les héroïnes ont moins de texte que les héros, et leur personnages sont plus stéréotypés. Cependant, quelques actrices avec plus de talent - ou plus de caractère - ont réussi à interpréter des rôles qui échappent aux normes établies. En voici quelques-unes.

Devika Rani
C’est en 1931 que fut produit le premier film parlant, Alam Ara. Sur cette lancée, on introduisit petit à petit des chansons et des ballets dans les films ; cette période d'ébullition vit l’apparition de nouveaux studios de production dont les Bombay Talkies créés par Himanshu Rai et son épouse Devika Rani. Cette ravissante actrice hors norme interpréta dans Achut Kanya le rôle osé d’une intouchable amoureuse d’un brahmane. Dans Karma, elle embrassait son mari et partenaire pendant 4 minutes, ce qui souleva un tollé général parmi les bien-pensants, mais lui assura la gloire.
Après la mort prématurée de son époux, elle prit les rênes des Bombay Talkies, mais lâcha la compagnie après le départ de nombreux membres, puis se maria avec un peintre russe avant de s’installer à Bangalore.
Sa carrière exceptionnelle fut couronnée par un Dadasaheb Phalke Award en 1970. Elle mourut à Bangalore en 1994.

Mary Ann Evans, dite Fearless Nadia
Née en Australie en 1908, elle arriva en Inde à l’âge de 5 ans avec son père, soldat dans l’armée britannique, et sa mère actrice de théâtre et danseuse grecque. Ça commence bien !
Suivant le régiment de son père, la petite Mary apprit à monter à cheval, puis, s’installant à Bombay, suivit des cours de danse classique.
Dans les années 1930, elle commença des tournées théâtrales puis fut engagée dans un cirque sous le nom de Fearless Nadia (intrépide Nadia) sur les conseils d’une diseuse de bonne aventure. Elle tourna ensuite de nombreux films pour les studios Wadia, spécialisés dans les films d’action qui lui valurent le surnom de Reine de la cascade. L’un de ses plus grands succès fut Hunterwali en 1935 où on la voyait un fouet à la main, habillée de pantalons et de hautes bottes qui restèrent sa marque de fabrique.
Elle était amoureuse de Homi Wadia, frère de son producteur, mais ne put l’épouser qu’au début des années 1960, après la mort de la mère de Homi, parsie orthodoxe opposée à ce mariage...

Shobhana Samarth
Elle débuta pendant les premières années du parlant dans les années 1930, mais c’est surtout un film des années 1940, Ram Rajya, qui lui apporta la vénération du public, car elle y jouait la déesse Sita. Contrairement aux autre actrices, sa carrière se développa après son mariage et sa vie privée défrayait la chronique ; après s’être séparée de son époux, elle eut une liaison avec l’acteur Motilal, au vu et au su de tous.
Elle produisit elle-même Hamari Beti, le premier film de sa fille Nutan, qui allait connaître une carrière exceptionnelle.

Naseem Bano
La fille de la célèbre chanteuse de play-back, Shamshad Begum, avait tout pour réussir, en particulier une volonté de fer contre sa famille et un physique qui attirait les offres de tournages. Grâce au classique de Sohrab Modi, Pukar, elle connut la gloire du jour au lendemain en 1935. Elle poursuivit sa carrière jusque dans les années 1950 et se retira pour former sa fille Saira Bano au métier d’actrice. Saira fera une brillante carrière et épousera la superstar Dilip Kumar.
Tous deux sont encore vivants... et mariés !

Durga Khote

Sa carrière s’étendit sur une cinquantaine d’années, pendant lesquelles elle fut non seulement actrice, mais aussi productrice et réalisatrice.
A partir de Amar Jyoti en 1937, on la rechercha pour les rôles de femmes au caractère fort. Elle joua dans plus de 200 films, avec une prédilection pour les films historiques parmi lesquels le célèbrissime Mughal-E-Azam.
Vous avez répondu au sondage d'hier ?

mercredi 10 juin 2009

Expo Raj Kapoor : choisissez l'affiche !

Et voilà le dilemme !
Après recherche, sélection, prise de vue, retouche et mise en page, nous nous retrouvons avec 2 affiches et nous ne savons pas laquelle choisir. Ce même visuel se retrouvera sur le catalogue et l'invitation.
Aussi, en ultime recours nous sollicitons votre avis.
Vous connaîtrez le résultat, bien sûr !

mardi 9 juin 2009

Ciné-club : Satyajit Ray

Le cinéaste Satyajit Ray (1921-1992), sans doute le réalisateur indien le plus connu dans le monde occidental, est né à Calcutta dans une famille  d'artistes de la classe moyenne. Après des études à Calcutta et à Santiniketan (chez Tagore) où il s'initie aux arts graphiques, il devient directeur artistique à Calcutta.
Sa rencontre avec Jean Renoir, dont un de ses amis fut chef décorateur pour le tournage de son film Le Fleuve en Inde, et ses voyages professionnels à Londres, qui lui font découvrir entre autres le cinéma néoréaliste italien, le décidèrent à se lancer dans la réalisation de films - ainsi que dans la composition de musique et dans l'écriture.
Il mit plusieurs années à réaliser son premier film, Pather Panchali (La Complainte du sentier, 1955) qui obtint de nombreux prix. Contrairement à ses collègues indiens, il n'utilisait pas les séquences chantées et dansées - encore un concept, celui du cinéma parallèle, qui le rapproche de l'Occident. Les sujets abordés portent essentiellement sur les rapports humains, traités d'une façon universelle.
Il a ainsi gagné sa place parmi les grands maîtres du cinéma international.

La trilogie d'Apu
A travers 3 films, Satyajit Ray nous montre avec une grande humanité le parcours initiatique d'Apu depuis l'enfance dans son village jusqu'à l' âge d'adulte dans la ville.
La trilogie a vu 4 acteurs différents pour le rôle d'Apu, dont Soumitra Chaterjee dans son premier film, Apur Sansar. Il joua ensuite dans près de la moitié des films de Satyajit Ray. C'est Ravi Shankar, le célèbre sitariste, qui composa la musique des trois films.
Notre avis : 3,5/5

La trilogie se compose chronologiquement de Pather Panchali (La Complainte du sentier, nb, 1955, prix du document humain à Cannes, et prix du meilleur film étranger dans plusieurs festivals du monde), Aparajito (L'Invaincu, nb, 1956, Lion d'or à Venise), et Apur Sansar (Le Monde d'Apu, nb, 1959, récompensé en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis).
Ces trois films ont été édités avec sous-titres français. On les trouve généralement en coffret dans les grandes surfaces culturelles ou sur Internet. Leur durée est plus courte que celle des films hindis (entre 105 et 120 minutes par film)


Jalsaghar (Le Salon de musique, nb, 1958)
Un aristocrate terrien bengali du début du xxe siècle ne vit que pour la musique ; son plaisir consiste à organiser des concerts de musique et des représentations de danse dans son palais.
La mort accidentelle de son fils et de sa femme le plongent dans une période de méditation sur sa splendeur passée. Perclus de dettes et aiguillonné par ses voisins nouveaux riches, il décide de donner une dernière fête dans son salon de musique, avant de mourir accidentellement.
Ce drame où la nostalgie est presque un personnage, est superbement illustré par des séquences vocales et instrumentales de musique hindoustanie composées par Vilayat Khan - qui reçut un prix au festival de Moscou - où apparaissent de grands artistes des années 1950.
Héros : Chhabi Biswas
Compositeur : Vilayat Khan
Chanteuse : Begum Akhtar
Notre avis : 4,5/5

Mahanagar (La Grande Ville, nb, 1963)
A Calcutta, une famille élargie composée d'un couple, de deux enfants et des parents du mari, rencontre des problèmes financiers. Pour y remédier, le mari demande à son épouse de trouver un travail. Les parents, hindous orthodoxes, sont outrés par ce dédain des traditions. La femme trouve un poste de vendeuse de machines à coudre au porte-à-porte - et commence à aimer son indépendance financière et l'ambiance du groupe féminin dont elle fait partie. Quand son mari perd son travail, c'est sur ses épaules que repose le bien-être de la famille ; les attitudes changent.
Satyajit Ray montre les contradictions qui existent au Bengale au début des année 1960 quand tradition et modernité s'opposent à l'intérieur d'une même famille. La femme est interpétée par une des actrices préférées de Ray, Madhabi Mukherjee, aussi héroïne de Charulata. On découvre ici Jaya Bhaduri, future épouse d'Amitabh Bachchan, dans son tout premier rôle.
Le film fut récompensé par l'Ours d'argent à Berlin.
Héroïne : Madhabi Mukherjee
Héros : Anil Chatterjee
Compositeur : Satyajit Ray
Notre avis : 4/5


Nayak (Le Héros, nb, 1966)
Un acteur prend le train pour aller recevoir un prix d'interprétation à Delhi. Pendant le trajet, il rencontre une journaliste qui va l'interviewer : incidemment, il va lui avouer ses secrets les plus profonds. Arrivés à destination, l'acteur retourne à sa vie de star et la journaliste à la sienne.
Ce film rassemble deux grandes vedettes bengalies, Sharmila Tagore qui tournera aussi à Bombay, et Uttam Kumar qui connut une carrière de plus de 30 années.
Le film fut récompensé d'un National Award en Inde, et d'une mention spéciale à Berlin.
Héroïne : Sharmila Tagore
Héros : Uttam Kumar
Compositeur : Satyajit Ray
Notre avis : 3,5/5


Et aussi : Teen Kanya, Trois Filles, nb, 1961, Kanchangjungha, coul., 1962, Charulata, nb, 1964, Shatranj ke Khilari, Les Joueurs d'échecs, coul. 1977

lundi 8 juin 2009

Rama Vaidyanathan au musée Guimet

Nous l'avions déjà appréciée en décembre 2003 à Chennai ; c'est avec plaisir que nous l'avons revue hier à l'auditorium du musée Guimet. Rama Vaidyanathan est danseuse-chorégraphe de bharata natyam (danse classique du sud de l'Inde) et compte parmi les plus grandes dans son pays.
Vêtue du traditionnel habit plissé, elle nous raconte avec grâce maintes histoires dont le héros invisible est Krishna, le dieu polisson qui joue de la flûte pour séduire les bergères.
Ses chorégraphies, proches des principes fondamentaux de la danse classique indienne, glissent vers une vision plus moderne de cet art.
Une vidéo vous en parlera mieux que moi.

dimanche 7 juin 2009

La photo de la semaine - Mani Bhavan, Bombay

© Bollymages - Mani Bhavan, octobre 2004

Cette petite maison d'un quartier tranquille de Bombay appartenait à un ami de Gandhi. A chaque passage, c'est ici qu'il séjournait et travaillait. La maison devint même le quartier général d'où il lança ses mouvements de stratégie économique, de non coopération et de non-violence.
Depuis 1955, la maison est devenue un musée, simple mais instructif, où la vie de Gandhi est retracée par des photos et ses objets de la vie quotidienne.

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