Attention danger ! Blog redoutable...
Plus de 1500 articles sur l'Inde et son cinéma, plus de 350 films notés et annotés, quelque 300 chansons commentées, plus de 1200 références classées, des extraits d’émissions indiennes, un jeu aux trophées vintage...
Vous allez devenir addicts. Vous êtes prévenus !

lundi 30 novembre 2009

Sonia Gandhi, un destin exceptionnel

Née en Italie en 1946, Sonia Maino ne sait pas que son avenir va la conduire à l'un des postes politiques les plus importants du monde.
Elle rencontre en effet, Rajiv Gandhi, fils aîné du Premier ministre indien, Indira Gandhi, venu faire ses études à l'université de Cambridge. Ils se marient 3 ans plus tard, en 1968, à Delhi où Sonia s'installe avec son époux.
La vie de Sonia Gandhi va être marquée par plusieurs événements qui vont infléchir le cours de sa vie.
En 1981, Rajiv Gandhi, qui est pilote de ligne, démissionne d'Air India après la mort de son frère cadet, Sanjay, dans un accident d'avion. Malgré la circonspection de Sonia, il entre en politique, conseillé par sa mère, Indira Gandhi.
En 1984, Indira Gandhi est assassinée par deux de ses gardes sikhs : elle avait envoyé la troupe dans le haut lieu du sikkihisme, le temple d'Or à Amritsar, où des sikhs indépendantistes s'étaient réfugiés. La réponse ne s'est pas fait attendre.
Rajiv Gandhi devient alors naturellement le nouveau Premier ministre de L'inde.
C'est en 1991 que Rajiv Gandhi est aussi assassiné au Tamil Nadu, par une femme kamikaze (conséquence de l'envoi ambigu de troupes indiennes au Sri Lanka dans le conflit qui opposait le gouvernement de Colombo aux Tigres tamouls indépendantistes).
Sonia Gandhi refuse alors de devenir Premier ministre et se retire de la scène pendant plusieurs années où le parti du Congrès, traditionnellement conduit par un Gandhi, voit son pouvoir s'amenuiser devant la montée du B.J.P. (parti d'extrême droite).
Pour aider le parti du Congrès en perdition, elle réapparaît malgré ses réticences envers la politique qui lui avait déjà pris sa belle-mère et son mari.
En 1999, elle devient présidente du parti du Congrès qu'elle mène à la victoire aux élections générales de 2004 : sa campagne dans toute l'Inde et son attitude sociale vis-à-vis des campagnes et des plus pauvres sont sans doute les raisons de sa victoire.
Contre toute attente, elle refuse le poste de Premier ministre qui lui revenait, et qui fut confié à Manmohan Singh (comme son nom l'indique, il est sikh) ; elle fait ainsi taire le B.J.P. qui lui reproche d'être née italienne et de ne pas parler impeccablement le hindi...
Elle n'a sans doute pas dit son dernier mot : son fils Rahul est secrétaire général du parti, et sa fille Priyanka a organisé la campagne de Rahul, bien qu'elle affirme ne pas s'intéresser à la politique.

dimanche 29 novembre 2009

Tombe d'Aurangzeb à Khuldabad

© Bollymages. Aurangabad, janvier 2008.

Shah Jahan avait choisi la splendeur du Taj Mahal comme tombeau.
Son fils, Aurangzeb, le dernier des Grands Moghols, est quant à lui inhumé ici, dans cette simple tombe entourée de jali (fenêtre sculptée) de marbre blanc, non loin d'Aurangabad.

samedi 28 novembre 2009

Jayalalitha du cinéma à la politique

Voici la suite d'hier. Vous ne rêvez pas, c'est bien la même femme que vous voyez d'abord en actrice plutôt svelte pour le Sud de l'Inde, puis en femme politique tout en rondeurs, telle qu'elle est maintenant. D'ailleurs, je vous l'avais déjà montrée en peinture avec M.G.R. en janvier dernier.

vendredi 27 novembre 2009

Chanson de Ragasiya Police 115 (1960, tamoul)

Petit intermède tamoul avec les grandes vedettes des années 1960 : MGR et Jayalalitha qui devinrent tous deux Chief Ministers du Tamil Nadu (pas en même temps), tant l'adoration vouée aux acteurs de cinéma y est hors normes. Moi aussi j'adore cette chanson ! La suite demain...

jeudi 26 novembre 2009

Saregamapa Mega Challenge

Saregamapa L'il Champs s'est terminé avec la victoire de Hemant que je vous avais montré plusieurs fois.
Voici donc une nouvelle compétition de chant, Saregamapa Mega Challenge, qui oppose des concurrents gagnants des émissions précédentes de Zee TV.
Je vous propose d'écouter l'un de mes préférés, Raja Hasan (qui représente son Rajasthan natal) ; il a terminé 2e en 2007 et a commencé une carrière de chanteur de play-back.
Les juges de cette émission sont les chanteurs Suresh Wadkar et Alka Yagnik qui remuent la tête parce qu'ils apprécient ce qu'ils entendent.
Avant le début de la chanson, on a droit à un rapide flash-back sur le passé du chanteur à Saregamapa.

mercredi 25 novembre 2009

Shivkumar Sharma et Zakir Hussain à Paris

Le 12 décembre, se produiront à la salle Pleyel deux grands noms de la musique hindoustanie, en l'occurrence Shivkumar Sharma, joueur de santour (instrument originaire du Cachemire où Sharma est né en 1938), et Zakir Hussain, maître des tablas.
C'est suffisamment exceptionnel pour être signalé.
Ceux qui ne connaissent pas le santour peuvent en avoir un aperçu dans la vidéo qui suit, où Shivkumar Sharma (cheveux blancs) joue en duo avec son fils, Rahul, aussi joueur de santour, accompagné de tablas et de la traditionnelle tanpura (au fond).
La connivence entre tous les musiciens est primordiale puisque la musique est improvisée sur un raga aux règles strictes.

mardi 24 novembre 2009

Ciné-club : Sanjay Leela Bhansali

Ancien élève du Film and Television Institute of India, Sanjay Leela Bhansali (1963-) fait ses premières armes auprès de Vidhu Vinod Chopra : il s'intéresse plus particulièrement à la musique de Parinda (1989), et assiste Chopra dans 1942: A Love Story (1993).
Ils se séparent en 1996, alors que Bhansali réalise son premier film, Khamoshi: The Musical avec Manisha Koirala. Malgré de bonnes critiques, le film ne plaît pas au public, sans doute pour cause de sujet "sérieux" : le combat d'une jeune fille pour communiquer avec ses parents sourds-muets et faire sa vie.
Bhansali traitera à nouveau du handicap dans Black, qui connaîtra quant à lui un immense succès. Je vous dirai pourquoi plus bas ! Vous savez déjà ?
Après 3 succès à la suite, en 1999, 2002 et 2005, son Saawariya connaît un flop, mais fait connaître un petit nouveau prometteur, Ranbir Kapoor, fils de Rishi Kapoor.
Passionné de musique, il a monté au Châtelet à Paris l'opéra-ballet Padmavati en mars 2008, avec toute la pompe qu'on lui connaît.
Attendons son prochain film, actuellement en cours de tournage, avec Aishwarya Rai et Hrithik Roshan.

Hum Dil De Chuke Sanam (Chéri, mon cœur t'appartient, 1999)
Une famille élargie aisée, qui vit dans un palais du désert du Kutch (au Gujarat, quoique mêlé de Rajasthan...), voit débarquer un jeune cousin éloigné, NRI d'Italie, venant apprendre le chant classique hindustani avec le père de famille, célèbre chanteur.
Le cousin tombe amoureux de la fille à marier qui a été promise au fils d'un ami proche de la famille. La jeune fille se marie selon les ordres de son père, et son mari se rend compte de sa tristesse. Pas bête, il comprend qu'elle est amoureuse du cousin qui est maintenant retourné en Italie, et va l'aider à le retrouver grâce à sa bonne étoile (il a de la chance, cette partie du film a été en fait tournée à Budapest, en Hongrie). La jeune femme retrouve son NRI, mais touchée par le sacrifice de son époux, elle préfère rester avec lui. L'honneur de la femme indienne est sauf !
Le scénario qui, par moments, semble un peu ridicule n'efface pas la mise en scène et la photographie qui sont les points forts de Bhansali. Musique, paysages, ballets ; un spectacle complet.
Réalisateur : Sanjay Leela Bhansali (pour la petite histoire, Leela est le prénom de sa mère adorée)
Héroïne : Aishwarya Rai
Héros : Salman Khan, Ajay Devgan
Compositeurs : Ismail Darbar, Anjan Biswas
Chanteurs : Kavita, Alka, Hariharan, Shankar, Udit
Chorégraphe : Saroj Khan
Notre avis : 3,5/5


Devdas (2002)
Au début du XXe siècle, Devdas, jeune homme riche qui connaît sa voisine, Paro, depuis l'enfance part faire ses études à l'étranger ; il revient après quelques années, prêt à épouser Paro. Les parents de Devdas ne sont pas d'accord : la mère de Paro a été danseuse ; c'est très mal vu, le déshonneur risque de tomber sur la famille. La mère de Paro, dépitée, décide alors marier Paro à un veuf encore plus riche que les parents de Devdas.
Et voilà que Devdas sombre dans l'alcool et fréquente les bordels où Chandramukhi, une prostituée, veut le sortir de son addiction.
C'est la énième version du roman bengali classique du même nom.
Présenté hors concours à Cannes, Devdas fait partie des premières grandes productions qui ont frappé les écrans français. Il a de quoi séduire : une fameuse distribution, des décors à la Bhansali, des ballets à couper le souffle sur une musique d'Ismail Darbar, un habitué de Bhansali.
Réalisateur : Sanjay Leela Bhansali
Héroïnes : Aishwarya Rai, Madhuri Dixit
Héros : SRK
Compositeur : Ismail Darbar
Chanteurs : Kavita, Shreya, Kay Kay, Udit
Chorégraphes : Saroj Khan, Vaibhavi Merchant
Notre avis : 3,5/5

Black (Noir, 2005)
Une famille emploie un éducateur pour prendre soin de leur fillette aveugle, sourde et muette. Malgré ses méthodes peu communes, l'éducateur va convaincre les parents de le garder en leur montrant les progrès de leur fille qui ira loin sur le chemin de la vie, alors que lui tombe dans la maladie.
Black est sans doute le plus grand succès de Bhansali, sans danse et avec une seule chanson. Tout est fondé sur le jeu des acteurs, parmi lesquels un Amitabh Bachchan éblouissant de justesse. Le film reçut 11 Filmfare et de nombreuses autres récompenses qui saluèrent l'interprétation, la réalisation, et la photographie.
Réalisateur : Sanjay Leela Bhansali
Héroïnes : Rani Mukherji, Ayesha Kapoor
Héros : Amitabh Bachchan
Compositeur : Monty
Chanteuse : Gayatri Ganjawala
Notre avis : 4/5

lundi 23 novembre 2009

Programme de Kaajal (1965)


Une couverture de programme colorée pour un film au thème classique de triangle amoureux.
Les deux interprètes principaux, Meena Kumari et Raaj Kumar ont reçu les Filmfare de meilleure actrice et meilleur acteur.
La couverture montre Meena Kumari s'appliquant aux yeux du kaajal, l'équivalent indien du khôl d'Afrique du Nord.

dimanche 22 novembre 2009

Rajnikanth, The Boss

© Bollymages. Madurai, décembre 2008

Peint sur un mur de Madurai, le portrait de Rajnikanth nous rappelle son statut de superstar du Tamil Nadu.
Apparu sur les écrans en 1975, il parvient aux rôles de héros deux ans plus tard et se construit une façon de jouer très particulière, à prendre au second degré.
Depuis le film Sivaji, en 2007, il est l'acteur indien le mieux payé ; il ne renonce cependant pas à ses pèlerinages ni à ses œuvres caritatives, comme tout acteur ayant réussi.

samedi 21 novembre 2009

Chanson de Laaga Chunari Mein Daag (2007)

Voici une chanson qui présente plusieurs intérêts : d'abord montrer ensemble Rani et Konkona (voir post d'hier). Si certains d'entre vous ne connaissent ni l'une, ni l'autre (c'est pas possible !), Konkana est celle qui prend le jouet en forme de poisson au début de la chanson.
L'autre intérêt de cette chanson est de montrer les bords du Gange à Bénarès et tous les personnages qui peuvent y œuvrer, du sadhu au cureur d'oreilles en passant par le vendeur de lassi et de paan, le masseur et même une procession funéraire. C'est enjolivé, mais la base est réelle et c'est joliment filmé.
Réalisateur : Pradeep Sarkar (qui a réalisé le superbe Parineeta de 2005)
Héroïnes : Rani, Konkona, Jaya Bachchan (à la machine à coudre)
Héros : Kunal Kapoor, Abhishek Bachchan, Anupam Kher (avec la loupe)
Compositeur : Shantanu Moitra. Le refrain me rappelle furieusement une chanson antillaise, non ?
Chanteurs : Sunidhi Chauhan, Shreya Ghoshal, Kay Kay, Sonu Nigam

vendredi 20 novembre 2009

Familles du cinéma indien : les Sen d'Aparna

Il y a 2 semaines, en vous décrivant la famille Sen de Suchitra, ça m'a fait ding-ding dans la tête. Il existe en effet une autre famille Sen, peu nombreuse certes, mais très importante pour le cinéma indien. Le premier membre ne s'appelle pas "Sen", c'est le père et le grand-père.

Chidananda Dasgupta (1921)
Chidananda Dasgupta est un Bengali, réalisateur, scénariste, compositeur, critique et historien du cinéma. Il crée la Film Society of Calcutta avec Satyajit Ray en 1947, puis la Federation of Film Societies of India.
Traducteur en anglais de poètes bengalis, il réalise aussi 7 films, dont le dernier, Amodini en 1994, est interprété par sa fille Aparna Sen et sa petite-fille Konkona Sen.
Toujours en vie, mais handicapé, il habite et travaille à Kolkata et à Santiniketan (l'école fondée par Tagore).


Aparna Sen (1945)
La fille de Chidananda Dasgupta devient actrice dès l'âge de 16 ans dans le film Teen Kanya de Satyajit Ray avec lequel elle collabore quelque temps. De 1965 à 1970, elle parcourt le chemin qui la mène aux rôles d'héroïnes en jouant pour Mrinal Sen, en bengali, puis en anglais pour les Productions Merchant-Ivory.
C'est en 1981 qu'elle passe à la réalisation avec son premier coup de maître : 36 Chowringhee Lane qui reçoit de nombreuses récompenses en Inde et dans les festivals étrangers. Puis vient une période où elle se penche sur la condition de la femme avec Paroma (1984, Sati (1989) et Yugant (1995).
Dans ses deux derniers films en date, elle fait jouer sa fille, Konkona Sen.

Konkona (ou Konkana) Sen (1979)
Malgré sa jeune carrière commencée sous la direction de son grand-père, Konkona Sen a été plusieurs fois nominée ou récompensée depuis 1994 pour les films suivants : Mr and Mrs Iyer (Aparna Sen, 2002), Page 3 (Madhur Bhandarkar, 2005), Omkara (Vishal Bhardwaj, 2006), Life In a Metro (2007).
Elle fait partie des jeunes actrices qui ont un avenir certain dans les prochaines années ; elle compte 3 films en production ou post-production actuellement.
Pour demain, je vous ai trouvé une chanson avec elle et Rani.

jeudi 19 novembre 2009

Le cricket

Le cricket ? Je n'y comprends rien, ça m'ennuie, ce n'est pas ma tasse de thé ; mais c'est celle des Indiens, qui commencent à jouer au cricket dès qu'ils sont en mesure de tenir sur leurs jambes. En Inde, le cricket est partout : à la télévision, où les tournois internationaux se multiplient, dans la rue où les enfants se confectionnent une batte de bric et de broc, sur les terrains vagues ou les stades transformés en terrains de cricket tous les week-ends...
Alors, je vais quand même en parler en vous présentant les 2 idoles indiennes du cricket ; bien sûr, je n'entrerai pas dans des détails techniques !

Kapil Dev (1959-)
Ancien joueur de cricket, Kapil Dev est considéré comme l'un des meilleurs joueurs polyvalents du monde ; il était en effet aussi bon batteur que lanceur et extrêmement élégant dans ses gestes. Il a battu un nombre impressionnant de records durant sa carrière.
C'est surtout lui qui a fait de l'Inde la championne du monde en 1983, alors qu'il était capitaine de l'équipe nationale.
La répercussion de cet événement sur les Indiens ne s'est pas encore effacée de leur mémoire.
En 1999, il abandonna le poste d'entraîneur de l'équipe nationale et ne fit plus parler de lui jusqu'en 2002 quand il fut couronné joueur de cricket du siècle par l'almanach Wisden, qui est une référence en la matière, semble-t-il.
Depuis, il est consultant ; il a même joué un petit rôle dans le film Iqbal, dont le thème est le cricket, puis il est entré dans l'armée en 2008. Qui a dit bizarre ?

Sachin Tendulkar (1973-)
Encore un joueur exceptionnel, qui fit ses premières armes au collège où il était déjà remarqué par les sélectionneurs en quête de nouveaux joueurs.
C'est ainsi qu'à force d'entraînements, il entra dans l'équipe de Bombay à l'âge de 15 ans ; ses prouesses durant ce match lui valurent d'être sélectionné l'année suivante dans l'équipe nationale ; plus tard à l'âge de 19 ans il entra dans l'équipe britannique de Yorkshire qui venait de changer ses règles et commençait à accepter des joueurs étrangers. Depuis 20 ans maintenant, il a sa place dans le cœur des Indiens.
Je ne m'étendrai pas sur tous les records qu'il a battus ; sa réputation est telle, que ses contrats mirobolants signés pour la publicité font de lui l'un des joueurs de cricket les plus fortunés au monde.
Les plus accros à K3G se rappellent sans doute que l'évocation du nom de Sachin donne lieu à une scène comique avec Kajol.

mercredi 18 novembre 2009

News from India (7)



The Times of India 0910
Le ministère des Affaires étrangères à Delhi a enregistré la présence de NRI (Indiens expatriés) dans 180 des 183 pays du monde.
A ne pas confondre avec les Indiens vivant dans un autre pays et ayant changé de nationalité ; le NRI a toujours son passeport indien.
Les chiffres varient de 2 personnes au Liban à presque 1 million aux Etats-Unis. Aucun n’a choisi la Corée du Nord, le Pakistan ou le Bhoutan.

The Hindu 0411
Le Bureau du directeur du Département de l'éléctricité du Tamil Nadu organise une journée de doléances jeudi prochain entre 11 et 13 heures. Les consommateurs de Tamukkan, Munichalai et Arasamaram pourront venir se plaindre.
Les coupures d'éléctricité, programmées ou non, sont encore fréquentes dans les campagnes indiennes ; elles empêchent en particulier les fermiers de pomper l'eau pour irriguer les cultures quand la mousson est trop faible. Les plaintes ont-elles une suite ? C'est très compliqué en Inde...



The Times of India 0911
Lundi, des milliers de personnes ont envahi l'église Saint-Joseph, dans le sud de Bombay, pour voir de l'eau suinter de la Croix et en recueillir, pensant qu'elle était bénite. Le père Dominic Pereira a admis qu'il avait bien vu l'eau, mais qu'il n'avait aucune explication.
La nouvelle s'étant répandue, des fidèles de toutes religions sont venus voir le phénomène pendant la nuit entière.
En Inde, le mélange des croyances a de quoi dérouter.

The Times of India 0911La municipalité de Bombay a organisé une campagne de vaccination contre la polio qui a permis de vacciner 62% des enfants de moins de 5 ans, soit 809 000 enfants sur un total
de 1 310 000.
Comme les familles ne se déplacent pas toujours vers les centres médicaux, des volontaires font du porte-à-porte pour la vaccination et pour détecter en même temps la malaria (transmise par les moustiques).
La polio n'a pas été éradiquée en Inde, les campagnes de vaccinations sont encore fréquentes.

mardi 17 novembre 2009

Ciné-club : Aamir Khan

Né en 1965, Aamir Khan commence très jeune à faire anecdotiquement du cinéma : on le voit dans un petit rôle du film Yaadon Ki Baarat réalisé par son oncle Nasir Hussain en 1973. A l'époque, dans le générique du film, on le trouve sous le nom de Master Aamir (les petits garçons acteurs avaient droit au titre de "Master", et les petites filles à celui de "Baby" !)
Il commence véritablement à tourner avec Qayamat Se Qayamat Tak, réalisé par son cousin Mansoor Khan en 1988, où sa partenaire est Juhi Chawla. Dès lors, il enchaîne une série de films qui lui permettent de diversifier ses rôles, puis de les travailler "de l'intérieur" (grosssir, laisser pousser les cheveux...), jusqu'à être surnommé Mister Perfectionnist.
Acteur caméléon, producteur et réalisateur, plusieurs fois récompensé (il refuse de venir aux remises de prix), il fait partie des personnalités les plus importantes de la profession à Bombay.

Rangeela (Coloré, Ram Gopal Varma, 1995)
Un petit voyou sans le sou est amoureux de son amie d'enfance dont le seul but est de devenir actrice. Un jour, elle est remarquée par un acteur qui la fait entrer dans le métier, où elle finit par atteindre la gloire, oubliant son ami de toujours.
Malgré un scénario classique de triangle amoureux, ce film habilement photographié, vaut pour sa musique, sa chorégraphie et bien entendu le jeu des deux acteurs principaux.
Réalisateur : Ram Gopal Varma
Héroïne : Urmila Matondkar
Héros : Aamir Khan
Compositeur : A.R. Rahman
Chanteurs : Asha, Kavita, Hariharan, Udit
Chorégraphes : Saroj Khan, Ahmed Khan
Notre avis : 3/5

Raja Hindustani (Dharmesh Darshan,1996)
Une jeune fille de famille aisée se rend en taxi dans sa résidence de campagne. En chemin, le chauffeur, simple et rustre, l'invite à visiter sa maison. Elle découvre alors un univers qui lui est inconnu et tombe amoureuse du chauffeur pour la gentillesse et sa naïveté.
Le père de la jeune fille, veuf, refuse cette relation avec un pauvre chauffeur ; malgré tout, les deux amoureux se marient...
On aborde ici le problème récurrent de niveau social sur un ton léger au départ et plus sérieux par la suite. Le film se regarde avec plaisir et l'on y voit un vrai baiser entre les deux amoureux (Aamir avait dû travailler son rôle "de l'intérieur").
Autre anecdote : le petit garçon qui joue l'aide du chauffeur est Kunal Khemu, qui a fait du chemin depuis (pas en taxi, mais dans Traffic Signal).Réalisateur : Dharmesh Darshan
Héroïne : Karisma Kapoor
Héros : Aamir Khan
Compositeurs : le duo Nadeem-Shravan, Narendra Sodhi
Chanteurs : Alisha , Alka, Kumar, Udit
Notre avis : 3/5

Lagaan (La Taxe, Ashutosh Gowariker, 2001)
Sous l'Empire britannique, un village négocie ses impôts avec le gouverneur local. Ce dernier accepte de les exonérer à condition que les villageois gagnent un match de cricket contre les Anglais.
Menés par un jeune homme volontaire, les villageois vont oublier leurs différences de caste et de religion, avec plus ou moins de réticence, pour former une équipe et apprendre le cricket avec l'aide d'une jolie aristocrate anglaise en visite chez son frère en poste près du village.
Nominée aux Oscars, cette fresque historique au scénario minutieux a reçu, à juste titre, plusieurs récompenses en Inde et dans de nombreux festivals étrangers. Lagaan, qui marque les débuts de producteur d'Aamir Khan, laisse déjà entrevoir l'excellence vers laquelle il tend.
Réalisateur : Ashutosh Gowariker
Héroïne : Gracy Singh
Héros : Aamir Khan
Compositeur : A.R. Rahman
Chanteurs : Lata, Asha, Alka, Udit, Sukhwinder, Shankar
Chorégraphes : Saroj Khan, Vaibhavi Merchant, Terence Lewis
Notre avis : 4,5/5

Taare Zameen Par (Des étoiles sur la terre, Aamir Khan, 2007)
Un petit garçon rêveur et indiscipliné est envoyé en pension par ses parents qui ne le comprennent pas.
Là-bas, le professeur de dessin remarque qu'il est différent et s'intéresse à son cas. Petit à petit il réussit à sortir l'enfant de son mutisme et à l'amener à s'exprimer par le dessin.
Ce film pédagogique est destiné au grand public, mais surtout aux parents et aux enseignants afin que le dyslexique ne soit plus considéré comme une personne imposssible à comprendre.
Réalisé par Aamir Khan, le film connut un énorme succès auprès du public et auprès des professionnels : Les Filmfare ont récompensé le jeune héros, Darsheel Safary pour son interprétation, et Aamir Khan pour la réalisation. TZP a aussi été sacré meilleur film de l'année.

Réalisation : Aamir Khan
Héros : Dharsheel Safary, Aamir Khan
Compositeurs : le trio Shankar-Ehsaan-Loy (SEL)
Chanteurs : Vishal, Shankar, Adnan, Loy
Notre avis : 4/5

Ghajini (A.R. Muragadoss, 2008)
Un P.-D.G. tombe amoureux d'une jeune fille serviable rencontrée dans la rue. Diverses circonstances les amènent à se revoir et à décider de se marier. Pendant un voyage d'affaires du jeune homme, sa fiançée (toujours serviable) aide un groupe de jeunes filles à échapper aux griffes d'un dangereux mafieux bien connu pour ses activités de trafiquants de jeunes femmes.
Le mafieux va chercher à se venger.
Raconté par flash-backs, le film commence comme une agréable comédie avant de se terminer dans une ambiance de grande violence (âmes sensibles, s'abstenir). C'est un remake du film tamoul du même nom, par le même réalisateur en 2005. Le film tamoul est lui-même inspiré du film Memento (Christopher Nolan, 2000).
Réalisateur : A.R. Murugadoss
Héroïne : Asin
Héros : Aamir Khan
Compositeur : Harris Jayaraj
Chanteurs : Bombay Jayashree, Shankar
Notre avis : 4/5

Et aussi : Akele Hum Akele Tum (Seuls tous les deux, Mansoor Khan, 1995, inspiré de Kramer contre Kramer), Earth (Deepa Mehta, 1998), Dil Chahta Hai (Le cœur se laisse prendre, Farhan Akhtar, 2001), Rang De Basanti (Rakesh Om Prakash Mehra, 2006)...

lundi 16 novembre 2009

Une boîte de talc

Petite promenade dans le quartier indien mercredi dernier.
Après l'achat traditionnel de DVDs, mon regard a été attiré, dans la même boutique, qui est aussi une épicerie indienne, par le motif un peu ancien de cette boîte de talc en provenance du Pakistan.
En Inde, comme au Pakistan je suppose, on utilise beaucoup le talc, généralement parfumé, sur tout le corps, contre les effets de la transpiration et la sensation d'humidité.
Très pratique, le talc, quand on marche pieds nus dans des chaussures fermées, ça ne colle plus !

dimanche 15 novembre 2009

Maison-palais du Chettinad (Tamil Nadu)


Dans la région du Chettinad, au Tamil Nadu, fleurissent les maisons-palais des chettiar, riches marchands de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.
Habiles commerçants et banquiers, qui avaient des liens avec l'Asie du Sud-Est, et sont devenus les prêteurs quasi officiels de l'Empire britannique.
Leur fortune leur a permis de construire d'immenses maisons luxueusement décorées de produits manufacturés à l'étranger.
Ici, il s'agit de la maison de Mutttaiya qui date de 1910-1920 ; elle mesure 200 m de long sur 50 m de large et a servi de décor, entre autres, pour le film Kondukondain Kondukondain (Rajiv Menon, 2000).
Dans l'un des salons (ci-dessous) les photos fleuries des ancêtres de la famille veillent sur une maison vide où vit un gardien et sa famille ; les propriétaires sont à Chennai ou plus loin.


© Bollymages. Kanatukattan, décembre 2005

Pour en savoir plus, un ouvrage très intéressant : Maisons-palais du sud de l'Inde de Robert Dulau, Institut français de Pondichéry, 2002.

samedi 14 novembre 2009

Comique de toujours : Padosan (1968)

Le film Padosan (Voisine, Jyoti Swaroop, 1968) fait partie des comédies devenues des classiques.
La scène qui suit est un morceau d'anthologie qui mérite une petite explication.
Bhole, le héros un peu niais, interprété par Sunil Dutt (papa de Sanjay Dutt), veut séduire sa voisine, Bindu, en lui chantant son amour. Il doit donc prendre des cours auprès d'un guru, interprété par le délirant chanteur-comédien, Kishore Kumar (celui qui utilise son harmonium en mâchant un paan). Alors que Bhole chante faux et trop fort, le guru lui demande de chanter plus bas. Je vous laisse découvrir la suite...

vendredi 13 novembre 2009

Familles du cinéma indien : les Babbar

Raj Babbar (1952)
D'abord acteur de théâtre d'avant-garde à Delhi, Raj Babbar rejoint Bombay et l'industrie cinématographique en 1977.
Malgré sa formation et ses capacités, il n'a pas le bonheur de devenir un super-héros, comme il le pensait.
C'est grâce à ses partenaires féminines qu'il tente de donner un peu de lustre à sa carrière ; Reena Roy, par exemple, qui était plus connue que lui lorsqu'ils tournèrent Sau Din Saas Ke en 1980. C'est Insaaf Ka Tarazu (B.R. Chopra, 1980) avec Zeenat Aman et la débutante Padmini Kolhapure qui lui fit connaître son heure de gloire dans le rôle d'un play-boy violeur.
B.R. Chopra l'engagea ensuite dans plusieurs films ; Nikaah, avec l'actrice pakistanaise Salma Agha, puis Aaj Ki Awwaz avec Smita Patil (bien plus connue et reconnue que lui) qui devint son épouse après qu'il eut quitté sa première épouse, Nadira Babbar.

Nadira Babbar
Nadira Babaar est avant tout une actrice de théâtre qui a fondé sa propre troupe.
Elle est cependant apparue récemment dans 2 films : Bride and Prejudice (Gurinder Chadha, 2004), et Meenaxi: Tale of Three Cities (M.F. Hussain, 2004).
Elle a vu son ex-mari lui revenir après la mort de sa seconde épouse !



Arya Babbar (1981)
Le fils de Raj Babbar et de sa première épouse, Nadira, fait des débuts peu remarqués dans Ab Ke Baras en 2001. En 2007, il obtient un second rôle dans Guru (Mani Ratnam) aux côtés d'Abhishek Bachchan. Le film connaît un grand succès.
On devrait très bientôt le voir dans Jail de Madhur Bhandarkar, dont le héros est interprété par Neil Nitin Mukesh.


Juhi Babbar
Depuis 2003, la fille de Raj Babbar et de Nadira s'essaie aussi au cinéma à Bombay. Mais c'est plutôt dans des films penjabis qu'elle rencontre plus de succès, non seulement en Inde, mais également aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne où la diaspora penjabie est importante.
On peut aussi la voir en femme d'intérieur dans un feuilleton diffusé sur NDTV et produit par SRK : Ghar Ki Baat.



Smita Patil (1955-1986)
Smital Patil, la seconde épouse de Raj Babbar, fait partie du cercle des acteurs du cinéma parallèle indien. Très engagée dans la lutte des femmes et leur libération, elle n'accepte souvent que des rôles qui peuvent servir leur cause.
Néanmoins, elle accepte parfois des rôles commerciaux (Namak Halaal, 1982), malgré son aversion pour l'ambiance hiérarchique qui règne sur les plateaux de ces films.
Parmi ses plus beaux rôles, on peut citer Nishaant (1975), Bhumika: The Role, (1977), Aakrosh (1980) et Arth (1982).
Elle meurt prématurément des suites des complications de son accouchement.

Prateek Babbar (1986)
Le fils de Raj Babbar et de Smita Patil vient de faire ses débuts au cinéma dans un second rôle du film à succès Jaane Tu... Ya Jaane Naa (Abbas Tirewala, 2008) auprès d'Imran Khan, le neveu d'Aamir Khan.
On devrait bientôt le revoir dans Dhobi Ghaat de Kiran Rao (l'épouse d'Aamir Khan). Une nouvelle génération arrive !

jeudi 12 novembre 2009

Baba Ramdev, un yogi pas comme les autres

Baba Ramdev est une personnalité bien connue du public indien ; ce "sage", qui avait retrouvé l'usage de ses membres paralysés grâce au yoga, a tourné le dos aux plaisirs de ce monde pour se consacrer à une tâche : le bien-être de ses semblables par le yoga et l'ayurvéda (la médecine traditionnelle védique).
Faisant des tournées régulières à travers l'Inde, il regroupe des centaines, parfois même des milliers de personnes en plein air pour leur faire pratiquer gratuitement des exercices de yoga Patanjali, selon les écritures anciennes. Comme vous pouvez le voir, il se fait entendre via un micro.


Ces cours sont retransmis à la télévision et regardés par quelque 85 millions de téléspectacteurs en Inde, 20 millions dans le reste du monde (moi-même je regarde parfois, complètement ébahie) : en effet, Baba Ramdev dit être en mesure de guérir de nombreuses maladies, et non des moindres, grâce aux pouvoirs du yoga et en particulier ceux du pranayanam (excercices de respiration). De quoi rester sceptique.
Parallèlement à cette activité, il a créé un trust destiné à la recherche (il a développé une gamme de produits ayurvédiques), au yoga et aux soins pour les pauvres.
Sortant du domaine médical, ses déclarations sur les problèmes de l'Inde (prévarication, économie, agriculture, éducation) ont toujours un grand retentissement dans la presse.

mercredi 11 novembre 2009

Programme de Aaya Toofan (1964)

Ce film de série B peut être classé dans la série des péplums indiens. Ils se déroulent souvent à la cour d'un roi où des complots se trament pour le renverser, à l'instar des films occidentaux.
Sur la couverture du programme, on voit que le héros est interprété par Dara Singh (au premier plan avec un glaive), lutteur et acteur indien qui a été abonné aux rôles musclés tant que son physique le permettait.
Quant à l'héroïne, dont le visage apparaît en gros plan, elle est interprétée par Helen dont la carrière fut plutôt florissante dans les rôles de danseuse de cabaret.

mardi 10 novembre 2009

Compositeurs (3)

Les années 1970, marquées par une 3e guerre contre le Pakistan (qui aboutit à l'indépendance du Pakistan-Oriental, devenu Bengladesh), et de nombreux événements politiques comme l'état d'urgence instauré par Indira Gandhi, furent influencées par l'Occident et virent l'arrivée de nouvelles techniques musicales.



Kalyanji (1928-2000)-Anandji (1933) est un autre duo formé par deux frères gujaratis. Quittant leur région natale, leur père installe sa famille près de Bombay, à Girgaum, où vit déjà une importante communauté gujaratie. C'est ici que les deux frères apprennent la musique.
Kalyanji commence sa carrière avec le clavioline, un instrument électronique qui avait déjà été utilisé dès 1954 dans Nagin.Les deux frères forment ensuite un groupe de musiciens pour animer des soirées à Bombay et dans ses environs. Malgré la concurrence qui régne alors, ils réussissent à entrer dans l'industrie du cinéma ; Kalyanji ouvre la voie en 1959, car ses chansons sont alors interprétées par le duo Lata-Mohd. Rafi. Son frère le rejoint peu après.
Dès lors, Kalyanji-Anandji participent à la musique de plus de 200 films, principalement des films d'action qui s'appuient sur le personnage d'Amitabh Bachchan (Muqaddar Ka Sikandar, Don, Hera Pheri, Aadalat...). Ils sont tous deux récompensés pour Himalay Ki Godmein en 1965, et Kora Kagaz en 1974.
Très concernés par la difficile situation économique de l'Inde, ils donnent souvent des concerts pour diverses œuvres charitables, aidés dans cette tâche par de nombreux acteurs, tels Dilip Kumar, Amitabh Bachchan, Vinod Khanna ou Anil Kapoor.
Leur ouverture d'esprit leur permet de découvrir de nouvelles voix pour lesquelles ils composent des chansons ; par exemple, Kumar Sanu, Alka Yagnik, Udit Narayan qui sont encore dans l'actualité.
Les compositions de Kalyanji-Anandji sont toujours à l'ordre du jour, car elles ont été maintes fois remixées ou utilisées en rap, particulièrement en Grande-Bretagne.

Rahul Dev Burman (1939-1994)
Resté longtemps assistant de son père, S.D. Burman, Rahul Dev (R.D.) Burman va produire ses propres musiques à partir de 1961.
Très ouvert sur les succès occidentaux ou le jazz, il apporte des rythmes nouveaux qu'il compose surtout pour son épouse, la chanteuse Asha Bhosle, dont la carrière sera intimement liée à celle de son mari.
Parmi les quelque 300 films en diverses langues auxquels il a participé, il faut noter ses récompenses pour Sanam Teri Kasam (Narendra Bedi, 1982), Masoom (Shakhar Kapur, 1983) et 1942: A Love Story (Vidhu Vinod Chopra, 1993), sans oublier quelques-uns de ses succès composés pour Bombay to Goa (1972), Yaadon Ki Baaraat (1973) ou Sholay (1975).

lundi 9 novembre 2009

Gayatri mantra

Non, je ne fais pas de prosélytisme, j'aimerais seulement vous faire écouter ce mantra qui fait partie de la vie quotidienne des Indiens en Inde et même à Paris : la semaine dernière, passant dans le quartier indien, j'ai entendu le Gayatri mantra provenant d'une fenêtre ouverte. Un quart d'heure plus tard, quand je suis repassée, je l'ai encore entendu.
Destiné à la concentration et à la méditation, le mantra peut être répété plusieurs dizaines de fois (cette pratique existe aussi dans le bouddhisme). Personnellement, j'aime bien mettre ce mantra à la musique guillerette le matin.
Il est chanté ici en langue sanskrite par Anuradha Paudwal chanteuse de play-back pour le cinéma, mais aussi interprète de chants dévotionnels.
Et si vous êtes un super fan de cinéma indien, vous irez retrouver 15 secondes de ce mantra dans K3G (dans la scène ou Hrithik arrive au temple pour visiter ses grands-mères).

dimanche 8 novembre 2009

La photo de la semaine - Fête à Leh

© Bollymages. Leh, 15 août 1993

C'est le jour de la fête de l'Indépendance en Inde. A Leh, au Ladakh, chacun s'est mis sur son 31 pour venir assister aux danses qui vont avoir lieu dans le stade de la ville. Dans une foule, ce sont les couleurs qui frappent l'œil ; elles semblent souvent faites pour être associées bien que les vêtements aient des origines différentes.

samedi 7 novembre 2009

Extrait de film : Saptapadi (1961, bengali)

Hier, je vous ai parlé du couple formé par Suchitra Sen et Uttam Kumar. Aujourd'hui, je vous les montre dans un extrait du film bengali d'Ajoy Kar, Saptapadi (Les Sept Tours - ceux que l'on fait en Inde autour du feu pendant la cérémonie de mariage).
Ce film, nominé au Festival de Moscou en 1963 rapporte à Suchitra Sen le prix de la meilleure actrice. C'est elle qui danse en jupe blanche à volants, et qui chante en anglais (en play-back).
Uttam Kumar n'arrive que vers la 3e minute, gêné par le bruit de la soirée, ce qui ne fait qu'augmenter la colère de l'héroïne ; c'est de bon augure pour la suite ! Regardez cette scène superbement filmée, vous verrez le couple qui a enchanté le Bengale pendant 20 ans, et même plus.

vendredi 6 novembre 2009

Familles du cinéma indien : les Sen de Suchitra

Le patronyme "Sen" est caractéristique du Bengale. Néanmoins, plusieurs actrices originaires de cet Etat, qui compte son propre cinéma, ont aussi tourné dans des films hindis. C'est le cas de la famille présentée d'aujourd'hui.

Suchitra Sen (1931)
Née à Pabna (actuel Bengladesh), Suchitra Sen fait ses premiers pas, non remarqués, dans le cinéma bengali en 1952. Mais, très rapidement, ses films avec l'acteur bengali Uttam Kumar font d'elle une des très grandes actrices du cinéma bengali. Le couple qu'il forment à l'écran dure près de 20 ans.
Entre-temps, Suchitra Sen tourne son premier film en hindi, Devdas (Bimal Roy, 1955) et devient la première actrice indienne à être récompensée dans un festival international, à Moscou en 1963 pour Saptapadi (Ajoy Kar).

Le film Aandhi (Gulzar, 1975) lui vaut aussi une nomination de meilleure actrice ; elle y interprète une femme politique dépourvue de sentiments qui ressemble à Indira Gandhi. C'est pourquoi le film est interdit de sortie jusqu'à ce qu'Indira Gandhi perde les élections en 1977.
Suchitra Sen se retire en 1978 pour se consacrer, entre autres, à la prière et la méditation dans un ashram. Elle refuse même d'en sortir pour recevoir le Dadasaheb Phalke Award, pourtant si prestigieux. Toujours vivante, elle reste un mystère pour tous ceux qui veulent l'approcher.

Moon Moon Sen (1948)
La fille de Suchitra Sen ne se lance dans le cinéma qu'après son mariage et la naissance de ses filles.
D'abord connue comme mannequin dans la publicité, où elle n'hésite pas à se dénuder (mais en Inde tout est relatif), elle tourne son premier film en 1984.

Malgré ses 60 films en bengali, telougou, tamoul et hindi, sa carrière n'égale pas celle de sa mère.
Elle apparaît encore parfois dans un film, ou dans les soirées de la jet-set, seule ou avec ses deux filles.


Raima Sen (1979)  La fille aînée de Moon Moon Sen débute dans Godmother (Vinay Shukla, 1999), où son rôle aux côtés de l'imposante Shabana Azmi est a peine remarqué.                                              
On commence à l'apprécier dans Daman (Kalpana Lazmi, 2001) et surtout en 2003 dans Chokher Bali de Rituparno Ghosh, réalisateur bengali.
Puis viennent Parineeta de Vidhu Vinod Chopra, Dus, Antar Mahal, The Bong Connection et la délicieuse surprise Mere Kwabon Mein Jo Aaye.
Elle attend toujours le rôle qui lui fera rejoindre le rang des héroïnes.


Riya Sen (1981)
La sœur cadette de Raima commence très jeune en 1991, et à l'âge de 15 ans elle gagne sa première récompense dans un film tamoul (comme sa mère elle parle plusieurs langues, ce qui lui permet de se faire connaître dans plusieurs Etats de l'Inde). Elle commence à tourner à Bombay en 1999, mais, à l'instar de sa sœur, elle n'a pas encore trouvé de grand rôle.

N.B. Les actrices Sushmita Sen, Rimi Sen, Aparna Sen et Konkona Sen ne font pas partie de cette famille.

jeudi 5 novembre 2009

Bollymages ? Kesako ?

Tout d'abord, je vous conseille de cliquer sur le bandeau pour l'agrandir et l'apprécier pleinement. Sous vos yeux émerveillés va apparaître le haut de la page d'accueil de Bollymages®, notre futur site, qui regroupera nos passions indiennes ; photos, films, documents vintage...
Le blog y sera intégré et dès l'ouverture du site (avant la fin de l'année, j'espère), vous serez automatiquement redirigés. A suivre...

mercredi 4 novembre 2009

Le ghazal

La gazelle ? Non, le ghazal !
A l'origine, genre littéraire persan que l'on retrouve aussi en Asie centrale et en Inde, le ghazal est un poème d'amour souvent mis en musique.
Comme rien ne vaut une démonstration, j'ai dégoté un extrait d'émission de télévision du Kerala (Inde) retransmise par la chaîne Asianet, qui émet sur l'Asie du Sud et du Sud-Est.
Le candidat est donc originaire du Kerala, dont les côtes ont connu, entre autres, le passage des marchands arabes qui y ont laissé leur empreinte. C'est pourquoi il n'est pas étonnant d'y trouver des chanteurs de ghazal.
Le Père Noël a l'air d'apprécier !

mardi 3 novembre 2009

Ciné-club : Shah Rukh Khan (SRK)

Puisque c'était l'anniversaire de Shah Rukh Khan hier, j'en profite pour vous faire son ciné-club.SRK est né à Delhi en 1965 (la même année que les autres Khan, Salman et Aamir). Après la mort de son père puis celle de sa mère qui lui avaient donné une éducation solide doublée de cours de théâtre, il quitte Delhi pour Bombay en 1990.
C'est grâce à la télévision et au feuilleton Fauji (Soldat) qu'il devient le chouchou des télespectateurs ; et c'est tout naturellement qu'il franchit le pas entre la télévision et le cinéma où il débute en 1992.
C'est surtout dans les rôles de méchants, refusés par d'autres acteurs, qu'il commence à se faire un nom en 1993 grâce à Darr (Peur, Yash Chopra), et à Baazigar (Le Joueur, Abbas-Mastan).
De nombreux films vont suivre à un rythme très rapide, tandis que ses rôles se diversifient. Parallèlement, SRK va aussi multiplier ses activités en devenant producteur via la société de production Dreamz Unlimited qu'il crée avec l'actrice Juhi Chawla et le producteur-réalisateur Aziz Mirza. Malheureusement, les films Phir Bhi Dil Hai Hindustani (2000) et Asoka (2001) ne vont pas plaire au public.
Plus tard, il remplace Amitabh Bachchan en tant que présentateur du jeu télévisé Kaun Banega Crorepati (Qui veut gagner des millions ?) et crée sa propre société de production, Red Chillies Entertainment. Il est aussi co-propriétaire de l'équipe de cricket des Knight Riders de Kolkata.
On le voit donc, SRK n'est pas seulement un acteur, il est aussi un homme d'affaires.
Dans une carrière qui compte près de 70 films, voici une sélection personnelle.

Dilwale Dulhania Le Jayenge (DDLJ, Le cœur vaillant emportera la mariée, Aditya Chopra, 1995).
A Londres, une jeune NRI (Indienne expatriée) rêve de trouver l'homme de sa vie. A l'occasion d'un voyage de groupe, elle rencontre un énergumène farceur et courageux qui brisera les traditions pour arriver à ses fins.
Toujours à l'affiche au cinéma Maratha Mandir de Bombay depuis sa sortie, cette comédie est devenue un classique où SRK et Kajol forment un couple bien assorti que l'on retrouvera dans d'autres films.
Réalisateur : Aditya Chopra
Héroïne : Kajol
Héros : SRK
Compositeurs : Jatin-Lalit
Chanteurs : Lata, Asha, Abhijeet, Udit
Notre avis : 4/5

Kuch Kuch Hota Hai (Quelque chose arrive, Karan Johar, 1998)
Une jeune collégienne, amoureuse d'un de ses copains d'école, voit ses rêves détruits par l'arrivée de la fille du directeur qui va lui "piquer" son copain. Mais un retournement de situation va changer leur vie après bien des péripéties.
On retrouve ici le couple SRK-Kajol auquel vient se joindre Rani Mukherjee dans l'un de ses premiers films. Le scénario est très bien monté, émotions et joies se succèdent à un rythme très étudié. Excellent divertissement qui nécessite toutefois quelques mouchoirs en papier.Réalisateur : Karan Johar
Héroïnes : Kajol, Rani
Héros : SRK
Compositeurs : Jatin-Lalit
Chanteurs : Kavita, Alka, Udit, Shankar Mahadevan
Notre avis : 3,5/5

Swades (Nous le peuple, Ashutosh Gowariker, 2004)
Un NRI qui travaille à la NASA se rend en Inde pour y retrouver sa nounou dans son village. C'est pour lui un retour aux racines, et la découverte des multiples problèmes auxquels les villageois sont confrontés.
Ce film, qui nous apprend beaucoup sur les conditions de vie dans les campagnes, est un émouvant témoignage du réalisateur qui avait déjà mis en scène le célèbre Lagaan (2000).
Swades est l'un des plus beau rôle interprété par SRK. Je vous en ai déjà parlé dans le ciné-club dédié au village ; ce film vaut vraiment la peine d'être vu plusieurs fois.
Réalisateur : Ashutosh Gowariker
Héroïne : Gayatri Joshi
Héros : SRK
Compositeur : A.R. Rahman
Chanteurs : Udit, Hariharan, Kailash Kher, Alka, Sadhana Sargam
Notre avis : 4,5/5

Chak De ! India (En avant l'Inde ! Shimit Amin, 2007)
Le capitaine indien musulman d'une équipe masculine de hockey sur gazon - soupçonné d'avoir été acheté par l'équipe adverse du Pakistan pour les laisser gagner - devient entraîneur d'une équipe féminine qu'il doit former.
Malgré les quolibets et l'humiliation, il mènera son équipe récalcitrante et hétéroclyte jusqu'à la victoire.
Inspiré d'un véritable fait divers, ce film est encore une fois l'occasion pour SRK de démontrer que son succès n'est pas seulement dû à ses rôles de séducteurs. Une belle leçon pour ceux qui doutent de son talent.
Réalisateur : Shimit Amin
Héroïne : Vidya Malvade
Héros : SRK
Compositeurs : Salim et Suleiman Merchant
Notre avis : 3,5/5

Om Shanti Om (Farah Khan, 2007)
Dans les années 1980, Om est un figurant amoureux de Shanti, une jolie actrice à succès. Après avoir fait sa connaissance par hasard, il découvre un de ses secrets ; ce qui l'amène à trouver la mort et à être réincarné en un acteur célèbre 30 ans plus tard (si n'avez pas compris, voyez le film !)
La comédie Om Shanti Om s'inspire des films de réincarnation indiens d'il y a trente ans. On y retrouve tous les poncifs de l'époque, revus et corrigés par l'humour de Farah Khan. SRK plonge avec beaucoup d'aisance dans l'autodérision pour notre plus grand bonheur.
Réalisatrice : Farah Khan
Héroïne : Deepika Padukone
Héros : SRK
Compositeur : Vishal et Shekhar
Chanteurs : Shreya Ghoshal, Sunidhi Chauhan, Udit Narayan, Sukhwinder Singh, Rahat Fateh Ali Khan
Notre avis : 4/5

Et aussi : Dil To Pagal Hai (Le cœur est fou, Yash Chopra, 1997), Dil Se (Du fond du cœur, Mani Ratnam, 1998), Hey Ram (Kamal Haasan, 2000), Khabie Khushi Khabhie Ghum (La Famille indienne, Karan Johar, 2001), Chalte Chalte (Tout doucement, Aziz Mirza, 2003), Kal Ho Naa Ho (New York Masala, Nikhil Advani, 2003), Veer-Zara (Yash Chopra, 2004), Paheli (Mystère, Amol Palekar, 2005), Rab Ne Bana Di Jodi (Un couple créé par Dieu, Aditya Chopra, 2008). Ouf !

lundi 2 novembre 2009

Fin de l'Eté indien à Guimet


L'Eté indien de cette année, consacré aux cinémas malayalam (Kerala) et marathi (Maharashtra)s'est terminé sur une note guillerette ; le premier film de Paresh Mokashi, Harishchandrachi Factory, raconte sur un ton plein d'humour l'histoire de la fabrication du premier long métrage indien, Raja Harishchandra, réalisé en 1913 par Dadasaheb Phalke, considéré comme le père du cinéma indien.
On a souvent le sourire aux lèvres devant la ténacité de cet homme qui a traversé les mers pour trouver le bon matériel et apprendre à s'en servir, et qui a fait participer femme et enfants à ses déboires et à ses succès.
Ce film marathi à petit budget a été choisi pour représenter l'Inde aux Oscars, dans la catégorie des films étrangers. On lui souhaite de surmonter les obstacles, comme Dadasaheb Phalke l'a fait ! Espérons que le DVD sortira en France en 2010.
Quoi qu'il en soit, merci à Martine Armand pour la découverte de cette petite perle et à Hubert Laot du musée Guimet pour sa programmation.
Notre avis : 3,5/5

dimanche 1 novembre 2009

SRK et Kajol au Maratha Mandir

Le cinéma Maratha Mandir, situé dans un quartier populaire de Bombay proche de la gare de Central est un pur produit de l'architecture des années 1950 (il fut ouvert en 1958).
Le bois et le verre dominent dans le hall où l'on vend maintenant du pop-corn et des friandises. Il ne compte qu'une seule salle à air conditionné de 1000 sièges confortables où les spectateurs viennent profiter de la fraîcheur pendant près de 3 heures en regardant un film.
Le Maratha Mandir, qui a connu la sortie de Mughal-e-Azam avec des éléphants caparaçonnés, est classé dans le Guinness des Records car il présente depuis le 20 octobre 1995 le film Dilwale Dulhania Le Jayenge, avec SRK et Kajol, qui a gagné 8 Filmfare.
Pour la modique somme de 20 roupies (environ 30 cents d'euros), nous sommes allés voir le film dans sa 534e semaine, alors qu'il ne passait plus qu'à 11h15 quotidiennement.


© Bollymages. Mumbai, janvier 2006

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...